L'euro a dépassé 1,40 vendredi pour la première fois en près de quatre mois, le marché des changes pariant sur une hausse de taux plus proche en zone euro qu'aux Etats-Unis, malgré de bons chiffres de l'emploi dans le pays.
Vers 22H00 GMT (23H00 à Paris), l'euro valait 1,3979 dollar, contre 1,3965 jeudi à la même heure.
L'euro se stabilisait face au yen à 115,05 yens contre 115,08 yens la veille, après être monté à 116,00 yens, un sommet depuis mi-mai 2010.
Le dollar reculait légèrement face à la devise nippone à 82,26 yens contre 82,41 yens jeudi.
La monnaie unique européenne, qui était passée sous 1,30 dollar à la mi-janvier, a atteint vendredi 1,4008 dollar, niveau inédit depuis le 9 novembre 2010.
"Ce qui est à retenir de cette semaine chargée pour le marché des changes, c'est le contraste entre la politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE) et celle de la Réserve fédérale" américaine, ont estimé les analystes de la banque Wells Fargo.
"Alors que la BCE a émis un signal clair annonçant une hausse des taux, la Fed se montre peu pressée d'ajuster sa politique. Son opinion ne devrait pas être modifiée par les derniers chiffres de l'emploi américains", ont-ils poursuivi.
Le taux de chômage des Etats-Unis s'est établi à 8,9% en février, passant sous la barre des 9% pour la première fois depuis avril 2009, alors que les analystes s'attendaient à une légère hausse.
Ce recul s'explique par une accélération des créations d'emplois (+192.000), notamment dans le secteur privé.
Mais pour Samarjit Shankar, de BNY Mellon, ces chiffres "n'ont rien de spectaculaire", restant proches des attentes des économistes.
Ils ont par ailleurs montré que les salaires restaient stables, apaisant les craintes d'inflation, alors que certains s'interrogent sur la nécessité pour la banque centrale d'agir face à la hausse actuelle des prix, notamment de l'énergie.
"Il reste du chemin à parcourir avant qu'on puisse être confiant dans le fait que l'emploi est sur la bonne voie", et donc que la Fed commence à envisager sérieusement de rendre sa politique monétaire moins accomodante, a poursuivi M. Shankar.
"En Europe par contre, la BCE a pour seul mandat d'assurer la stabilité des prix, et vu la hausse des prix de l'alimentation et de l'énergie, (son président Jean-Claude) Trichet semble plus favorable à une hausse de taux que ses homologues de la Réserve fédérale", a ajouté l'analyste.
A l'issue de la réunion mensuelle de la BCE jeudi, M. Trichet s'est ému du niveau de l'inflation, qui dépasse 2% en zone euro, et a jugé possible une hausse de taux en avril, mouvement qui permet à la devise d'offrir de plus forts rendements, et soutient donc sa valeur.
Un resserrement monétaire en avril est "très probable, à moins d'événements négatifs d'ici là", a jugé Bill Witherell, chef économiste chez Cumberland Advisors.
Vers 22H00 GMT, la livre britannique baissait légèrement face à l'euro à 85,94 pence pour un euro, et se stabilisait face au billet vert à 1,6273 dollar.
La monnaie helvétique gagnait du terrain face à la monnaie unique européenne à 1,2935 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9252 franc suisse pour un dollar.
La devise chinoise a terminé à 6,5680 yuans pour un dollar contre 6,5720 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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22H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3979 1,3965 EUR/JPY 115,05 115,08 EUR/CHF 1,2935 1,3008 EUR/GBP 0,8594 0,8579 USD/JPY 82,26 82,41 USD/CHF 0,9252 0,9314 GBP/USD 1,6273 1,6274