L'euro évoluait en dents de scie face au dollar vendredi, reperdant un peu de terrain après être monté au-dessus de 1,40 dollar pour la première fois en près de quatre mois, les cambistes digérant la publication d'un recul inattendu du taux de chômage aux Etats-Unis en février.
Vers 14H15 GMT (15H15 à Paris), l'euro valait 1,3972 dollar, contre 1,3965 jeudi à 22H00 GMT.
L'euro gagnait du terrain face au yen à 115,44 yens contre 115,08 yens la veille, après être monté à 116,00 yens vers 13H30 GMT, un sommet depuis mi-mai 2010.
Le dollar progressait face à la devise nippone à 82,62 yens contre 82,41 yens jeudi.
Les cambistes décortiquaient vendredi la publication d'un recul-surprise du taux de chômage aux Etats-Unis en février, où les embauches se sont nettement accélérées.
L'euro, qui évoluait à l'équilibre avant la publication de ces chiffres, a initialement grimpé jusqu'à 1,4002 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 8 novembre 2010, avant de repartir en légère baisse.
Pour Kathleen Brooks, analyste chez Forex.com, ces chiffres sont "très encourageants, et la Réserve fédérale américaine (Fed) sera ravie de voir le marché du travail avancer dans la bonne direction".
Le marché du travail, particulièrement touché par la crise, peine toujours à se redresser de façon pérenne; mais cette nouvelle baisse du chômage pourrait entraîner sous peu une évolution du discours de la Fed, la poussant à s'éloigner d'une politique monétaire très accommodante, estimait Rob Carnell, économiste chez ING, un mouvement de nature à soutenir le billet vert.
Ces chiffres pouvaient également soutenir les actifs jugés plus risqués, y compris l'euro, car "les investisseurs voient les bulletins de santé sur l'économie américaine comme un indice avancé de la reprise mondiale", selon Ilya Spivak, analyste chez FXCM.
L'euro restait de plus toujours porté par des propos du président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet, qui a évoqué jeudi la possibilité d'un resserrement monétaire le mois prochain.
Lors de sa réunion mensuelle de politique monétaire, la BCE a maintenu, comme prévu, son taux directeur à 1%, mais son président a adopté face à la presse un ton très ferme quant à l'inflation, déclarant qu'une "grande vigilance" était nécessaire.
Une hausse de taux directeur, arme traditionnelle des banques centrales contre l'inflation, est positive pour la devise concernée, car elle augmente son rendement pour les investisseurs.
M. Trichet a "considérablement surpris les marchés", observaient les analystes de Commerzbank, tout en ajoutant que leur réaction a été plutôt contenue. "Il est évident que les investisseurs sont sceptiques sur le fait qu'une hausse rapide ait un sens", notaient les analystes.
Les cambistes s'interrogent notamment quant à la capacité des pays fragiles de la zone euro, comme la Grèce et l'Irlande, de gérer un resserrement monétaire.
Vers 14H00 GMT, la livre britannique baissait face à l'euro à 85,96 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6254 dollar.
La monnaie helvétique gagnait du terrain face à la monnaie unique européenne à 1,2969 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9282 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.418 dollars au fixing du matin contre 1.421,50 dollars jeudi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,5680 yuans pour un dollar contre 6,5720 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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14H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3972 1,3965 EUR/JPY 115,44 115,08 EUR/CHF 1,2969 1,3008 EUR/GBP 0,8596 0,8579 USD/JPY 82,62 82,41 USD/CHF 0,9282 0,9314 GBP/USD 1,6254 1,6274