L'euro rebondissait nettement face au dollar vendredi, porté par un regain de spéculations sur un relèvement anticipé du taux directeur de la Banque centrale européenne (BCE) alimentées par des propos haussiers d'un membre du directoire de l'institution.
Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro valait 1,3646 dollar contre 1,3605 dollar jeudi à 22H00 GMT, au plus haut depuis une semaine.
L'euro progressait aussi face au yen à 113,60 yens contre 113,33 yens jeudi soir.
Le dollar se stabilisait face à la devise nippone à 83,38 yens contre 83,30 yens la veille.
L'euro rebondissait après avoir plié sous le poids de l'annonce d'un relèvement de 0,5 point de pourcentage des taux de réserves obligatoires des banques en Chine, le deuxième de l'année, une mesure qui faisait craindre aux cambistes un ralentissement de la croissance chinoise, moteur de la reprise mondiale.
Lorenzo Bini Smaghi, membre du directoire de la BCE, a indiqué que l'institution surveille de plus en plus attentivement les risques inflationnistes, ce qui pourrait impliquer un éventuel resserrement monétaire anticipé afin de lutter contre une montée des pressions inflationnistes, selon des propos rapportés vendredi par des courtiers.
"Il semble que comme Jean-Claude Trichet (le président de la BCE, ndlr) avant lui, M. Smaghi prépare le marché à une hausse du taux directeur" de la BCE, commentait un courtier londonien.
"Ces propos méritent d'être pris au sérieux étant donné que les membres du directoire ne s'écartent jamais beaucoup de la ligne de pensée centrale de la Banque", abondait Nick Kounis, économiste chez ABN Amro, pour qui ces propos renforcent l'idée largement répandue sur les marchés que la BCE commencera à relever son taux directeur en cours d'année.
Depuis le début de l'année, la BCE semble adopter un discours plus haussier, n'hésitant pas à faire part de ses inquiétudes sur les risques inflationnistes.
La hausse des taux est l'arme principale dont dispose une banque centrale pour contrer une hausse de l'inflation.
Ces derniers jours, cette même problématique a soutenu la livre sterling, alors que l'inflation au Royaume-Uni a culminé en janvier à 4% sur un an, soit le double de la cible sous laquelle est censée la maintenir la Banque d'Angleterre (BoE), et ce malgré une reprise toujours fragile de l'économie britannique.
Les cambistes reléguaient ainsi au second plan vendredi le sommet des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales du G20, réunis pour deux jours à Paris.
Si le marché des devises devrait occuper une place prédominante dans les débats, cette réunion "ne devrait pas avoir d'impact trop marqué sur le couple euro/dollar", prévenait adam Myers, analyste chez Crédit Agricole CIB.
En effet, "les marchés ont déjà intégré le fait que les détails d'un éventuel nouvel accord de l'Union européenne (UE) sur le Fonds européen de stabilité financière (FESF) ne seront pas divulgués avant fin mars après des élections en Allemagne", expliquait M. Myers.
Vers 14H00 GMT, la livre britannique progressait face à l'euro à 83,94 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6229 dollar.
La monnaie helvétique baissait face à l'euro à 1,2962 franc suisse pour un euro, comme face au billet vert à 0,9513 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a fini à 1.385,50 dollars au fixing du matin contre 1.379 dollars jeudi soir.
Le yuan chinois a terminé à 6,5749 yuans pour un dollar contre 6,5834 dollars la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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14H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3646 1,3605 EUR/JPY 113,60 113,33 EUR/CHF 1,2962 1,2918 EUR/GBP 0,8394 0,8411 USD/JPY 83,38 83,30 USD/CHF 0,9513 0,9492 GBP/USD 1,6229 1,6172