Le Brésil ne peut agir seul contre l'appréciation de sa monnaie, a déclaré lundi à Sao Paulo le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, plaidant pour que ce problème soit abordé de manière concertée avec les autres grandes économies.
"Le Brésil et les autres marchés émergents" qui font face à des afflux de capitaux massifs "ne peuvent pas décider d'apporter seuls une réponse à ces défis", a déclaré M. Geithner, à l'occasion d'une visite d'une journée au Brésil.
"Ils ont besoin, tout comme nous, du soutien des autres grandes économies", a ajouté le ministre, selon le texte de son allocution distribué à la presse.
"Au fur et à mesure que des pays à forts excédents courants agiront pour renforcer leur demande intérieure, ouvrir leurs marchés de capitaux et autoriser leur monnaie à [flotter librement], nous verrons des flux de capitaux plus équilibrés et moins de pression à la hausse sur la monnaie du Brésil", a dit M. Geithner, visant implicitement la Chine, que les Etats-Unis accusent de maintenir volontairement sa monnaie sous-évaluée.
Le fort afflux de capitaux vers le Brésil à l'origine de la hausse du réal résulte du dynamisme de l'économie brésilienne, mais il est "magnifié par la politique d'autres économies émergentes qui cherchent à maintenir leur monnaie sous-évaluée en maintenant un strict contrôle des changes", a-t-il ajouté.
La banque centrale du Brésil intervient depuis plusieurs semaines sur le marché des changes pour enrayer la hausse du réal, qui rend les exportations brésiliennes moins compétitives en les renchérissant pour ceux qui les achètent en dollars.
Du fait du déséquilibre de la reprise économique à l'échelle mondiale (lente dans les pays développés et vigoureuse dans les pays émergents), les capitaux internationaux à la recherche de rendements élevés se précipitent là où la croissance est forte.
Le Brésil et d'autres pays émergents tels que l'Inde se sont plaints à plusieurs reprises de l'effet déstabilisant de ces mouvements financiers.
M. Geithner était lundi au Brésil pour un séjour de 24 heures destiné à préparer une visite du président américain Barack Obama annoncée pour mars dans ce pays, et discuter de diverses questions économiques internationales.