Principaux échanges de 2011
L'équipe d'analystes de DailyFX regarde 2011 avec intérêt et est, bien entendu, à l'affût d'idées nouvelles sur les 12 prochains mois à venir.
Découvrez certaines de NOS meilleures idées de l'année ainsi que notre avis sur les thèmes les plus importants du marché forex pour cette nouvelle année.

NICOLAS CHERON
Analyste technique
Plus dure sera la chute
Court EUR, AUD, Indices ; Long : USD
Toutes les bonnes choses ont une fin, le RALLYE haussier en place sur les indices, la reprise de leuro favorisée par les spéculations sur les taux, les records historiques du dollar australien tiré par léconomie chinoise ; raison pour laquelle il est possible que lannée 2011 soit le théâtre de corrections dampleurs, à limage des hausses réalisées. Non pas que je remette en question pour linstant le caractère haussier de ces actifs risqués à long terme mais de nombreux éléments plaident en faveur de corrections de ces derniers.
Surchauffe de léconomie chinoise, possible consolidation des prix des matières premières, politique monétaire agressive en suspens, tels sont les éléments négatifs, sorte dépée de Damoclès, qui pèsent actuellement sur le Dollar australien alors que ce dernier évolue à des niveaux records, notamment sous le seuil de la parité contre le Dollar américain. Il nest pour lheure pas le moment de parler de renversement de tendance de long terme, certes, mais les nuages samoncellent et jouer la hausse du Dollar ou encore de leuro contre cette monnaie des antipodes pourrait savérer payant dautant que les dites paires ont atteint des seuils techniques dimportance à long terme.
Concernant lEuro, il convient de rappeler que la monnaie unique opère des corrections haussières non sur fond de changements fondamentaux mais suite à labsence de mauvaises nouvelles qui tôt ou tard reviendront sur la table, inéluctablement. Les perspectives de croissance, les mises en uvre de politiques daustérités, le manque de marge de manuvre de la BCE et les crises de dettes dans plusieurs états empêchent toute appréciation significative de la monnaie unique. Parallèlement, les perspectives de croissance plus élevée outre atlantique, résultant notamment du second programme dassouplissement quantitatif, ou encore le caractère défensif du Dollar américain, en cas de nouvelle crise, devraient en tous cas soutenir ce dernier par rapport à son homologue européen.
En proie à des excès doptimisme si ce nest deuphorie engendrés par des interventions gouvernementales à répétition au cours de lannée 2010 alors que les marchés étaient en manque absolue de confiance, les indices boursiers et notamment le Dow Jones ou encore le Dax se dirigent droit vers leurs plus hauts historiques. Eu égard aux hausses réalisées, proche des 90% le SP500 depuis son point bas de 2009, on est en droit de sattendre à une temporisation mais la FED et ses injections permanentes contrecarrent les dessins des baissiers. Malgré un VIX (communément appelé indice de la peur) au plancher, un baltic dry index (indice du frêt maritime mondiale) en berne et dautres indicateurs avancés plaidant pour une correction, lélastique continue de se tendre. Plus dure sera la chute donc mais il est difficile de dire jusquà quand le stimulus en place pourra soutenir ce château de cartes.
NADIA COMPAORE
Analyste technique
Des défis perpétuels
Short EUR,AUD,NZD,S&P - Long USD
Chaque année apporte avec elle son lot de défis, et lannée 2011 ne dérogera pas à la règle. Sil était souhaitable quau terme de 3 ans de redondance, le terme « crise » soit banni du vocabulaire financier, il est fort probable que ce ne soit pas le cas au cours de cette année 2011.
En Europe, si les nombreuses sorties des officiels ont clairement pour but de renforcer lopinion des investisseurs quant à la solidité de la Zone, toutes les mesures prises jusque là apparaissent comme un processus dangereux de colmatage des fuites, qui ne durera pas éternellement. Les taux dendettement des économies, combinés à des politiques daustérité drastiques inévitables, ne plaident pas pour une appréciation massive de la monnaie unique au cours de cette année qui vivra certainement une nouvelle année difficile face à son homologue américain. De plus, la question du mandat de la BCE deviendra effectivement un problème récurrent pour la monnaie unique, et rappelons que 2011 marquera le changement de Gouverneur, avec le remplacement de Jean Claude Trichet par lallemand Axel Weber, connu pour son scepticisme vis-à-vis de la politique monétaire actuelle de la BCE.
Cest dans la même perspective que se trouvera la Livre sterling, avec des défis encore plus grands en ce qui concerne la réduction du déficit et la politique daustérité ; ces deux devises européennes nont pas de grande marge dappréciation face au billet vert au cours de cette année, quoique la livre pourrait faire lobjet dun investissement alternatif par rapport à son homologue européen, en raison notamment du caractère agressif de sa banque centrale, donnant ainsi des opportunités dintervention sur la paire EURGBP.
En effectuant un balayage géographique mondial, il y a fort à parier que cette année soit celle du dollar américain dans lensemble. Les devises des antipodes AUD et NZD, désormais tributaires du moindre bruit chinois ne pourront continuer leur folle ascension de lannée dernière, et la correction baissière ne sera que reflet de la rapidité de lascension. Si on ajoute à cela, la probable surchauffe de la Chine, et pour la Nouvelle Zélande, le risque dabaissement de note en raison dun fort endettement, les devises des antipodes sont appelées à corriger leur valeur à la baisse.
Quant aux indices, la question dune correction baissière ne se pose pas réellement, mais cest plutôt la question du timing. Soyons objectifs, les gains sur les indices américains (S&P et Dow Jones notamment) sont artificiels, alimentés par le caractère agressif de la Réserve Fédérale et son assouplissement quantitatif ; lheure des comptes est fixée pour la fin du premier semestre 2011 et le non renouvellement de cette stimulation financière ouvrira la voie à des replis conséquents des indices américains.

ILYA SPIVAK
Stratégiste en devises
La tendance à la baisse pluriannuelle de l'euro se poursuit
Court : EUR, Long : USD
D'une manière générale, l'Euro a poursuivi son évolution à la baisse depuis juillet 2008, après avoir culminé au-dessus de 1,60 par rapport au dollar américain. Des prévisions moyennes suggèrent que le rythme de croissance du PIB de la Zone Euro sera bien plus lent que celui des États-Unis, de 1,2 pour cent en moyenne jusqu'en 2012, soit la plus grande disparité parmi les économies industrialisées. L'accélération de la croissance exerce une pression à la hausse sur les taux d'intérêt, même en l'absence d'un resserrement budgétaire. En effet, tandis que les banques centrales peuvent pécher par excès de prudence au beau milieu d'une reprise mondiale encore fragile, une reprise de l'activité verra les entreprises commencer à engager des capitaux improductifs, réduisant ainsi l'apport de financements disponibles en vue de prêts et conduisant les taux dintérêt à la hausse. En supposant que cela se produise plus rapidement aux États-Unis, le billet vert est susceptible de grimper par rapport à la monnaie unique. L'évolution constante de la crise de la dette de la Zone Euro promet d'encourager ce processus, en particulier si les problèmes du risque souverain affaiblissent un état membre plus important comme l'Espagne ou même l'Italie, affaiblissant ainsi la confiance dans les actifs de la région.
Court : JPY, Long : USD
Le déficit budgétaire américain a atteint 10,3 pour cent du PIB (chiffre jamais atteint en quatre décennies) en 2009 et devrait encore augmenter cette année. Combler une brèche aussi prodigieuse ne se fera pas uniquement en réduisant les dépenses par des hausses d'impôts, surtout du fait des obstacles politiques qui se dressent devant chaque approche. La voie la plus facile conduit à une augmentation des emprunts, équivalant à une émission à grande échelle de nouveaux bons du Trésor américains qui fera chuter leurs prix tout en apportant des rendements plus élevés. Étant donné la longue relation inverse du yen japonais avec les rendements US, cela place lUSDJPY à la hausse. En effet, en examinant les données depuis 1978 (la première année complète depuis la disparition de l'étalon-or), les analyses de régression suggèrent que plus de 70 pour cent de la variation du taux de change USD/JPY est expliqué par la variation des rendements du Trésor américain à 10 ans.

JAMIE SAETTELE
principal Stratégiste Technique
Short : AUD, NZD, JPY ; Long : USD
Voir le rapport complet (en anglais) de Jamie contenant des graphiques relatifs aux aspects technique du Dollar par rapport à ses homologues.
( Forex @ DailyFX - Shorting the Pacific Rim in 2011)

DAVID RODRIGUEZ
Stratégiste quantitatif
Les crises ne sont pas encore terminées
USD LONG, EUR Court :
Au risque de me répéter, je pense que le dollar américain a établi un point bas par rapport à l'euro en novembre dernier. Ma conviction se base essentiellement à partir de mesures plus quantitatives telles que le positionnement des contrats à terme et l'inversion des risques sur les options sur devises. Pourtant, avant tout ceci, un argument convaincant demeure quant à la faiblesse de l'Euro et la force du Dollar US : la crise permanente de la dette fiscale de la Zone Euro.
Quand tout est dit et fait, je vois très peu de marge de manoeuvre pour améliorer de façon notable les questions de la dette de la Zone Euro. Selon la mesure prise par la proportion du PIB, les pays de la Zone Euro sont parmi les plus endettés de toutes les nations industrialisées. Cela signifie que le sujet des taux d'intérêt et des rendements des obligations d'État est particulièrement important, et que la crise persistante de la confiance ne fera que gonfler davantage la dette des pays de l'UE.
De toute évidence, les équations du côté du Dollar US ne vont pas sans poser de problème. Pourtant, je ne crois pas que les nations de l'UE aient envie de renflouer d'autres membres dans un avenir prche, ce qui est un risque croissant et n'est peut-être qu'une question de temps. Ainsi, je pense que dans cette nouvelle année, nous pourrons continuer à voir l'euro décliner par rapport au dollar américain. Il peut s'avérer particulièrement important de surveiller l'action des prix durant le mois de janvier, car cela définit généralement le rythme du reste de l'année.

JOEL KRUGER
Stratégiste Technique
Vantées exagérément, les études mensuelles sont trop incontestables pour être ignorées
Long : EUR ; Court : AUD
Nous avons mis en garde à propos des risques que nous prévoyons par rapport à la baisse significative du dollar australien au cours des prochains mois, avec des échanges de la monnaie unique à des niveaux records et en apparence, cycliquement très tendus. Tous les principaux facteurs de la force australienne semblent au bord de l'épuisement et nous croyons que les choses ne seront pas durables à partir de là. La politique monétaire de la RBA a été extrêmement dynamique face à un ralentissement mondial produisant des écarts de rendement attractifs, tandis que les prix des produits de base étaient en plein essor et que l'économie chinoise très prospère contribuait également à propulser l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Toutefois, à ce stade, la RBA a déjà commencé à ralentir en ayant tendance à se contracter tandis que d'autres banques centrales commencent à rattraper le temps perdu. Dans le même temps, les prix des produits de base semblent plutôt exagérés et semblent montrer des possibilités de recul correctif important alors que les dernières mesures chinoises pour freiner l'inflation vont vraisemblablement peser sur l'économie australienne dépendante de la Chine.
Dans cet esprit, nous recommandons une position australienne courte en 2011 via l'Euro. Nous avons choisi de prendre une position courte du dollar australien par rapport à l'euro au lieu du dollar, car nous croyons qu'il s'agit d'un jeu plus sûr, susceptible également d'offrir un ratio risque/gain plus attractif. La paire se trouve au plus bas en 20 ans et touche le fond d'une importante série. Les études mensuelles sont excessivement exagérées (très rare) avec un RSI de 25 et ont désespérément besoin d'un rebond solide. Jusqu'à présent, la paire EUR/AUD a été quelque peu en corrélation inverse par rapport à l'EUR/USD, en particulier durant les périodes fortes de l'EUR/USD. Quand l'euro monte, les marchés prennent cela comme un risque positif et le rendement du dollar australien plus élevé s'échange alors encore plus sur des écarts de rendement favorables. Entre-temps, lors de la vente de l'EUR/USD, les marchés ont eu tendance à considérer cela comme un risque négatif et ont alors cherché à liquider le rendement supérieur du dollar australien de façon plus énergique. Mais tandis qu'il progresse, nous voyons le Dollar australien en danger, même en cas d'une plus large dépréciation basée sur le dollar US. Nous basons notre argumentation sur le fait qu'étant donné que les données économiques australiennes commencent enfin à voir une faille dans le système, l'écart de rendement attractif en ces périodes de faiblesse du dollar, ne sera plus aussi attrayant, lorsque les acteurs du marché commenceront à intégrer le coût d'un ralentissement de l'économie locale.

DAVID SONG
Analyste en devises
Tendances sur le long terme qui continuent d'évoluer
Court : EUR ; Long : GBP
Après avoir culminé à un sommet de 0,9803 fin 2008, l'EUR/GBP est progressivement descendu au cours des deux dernières années, et la tendance à la baisse devrait se maintenir en 2011 tandis que la crise de la dette européenne continue de peser sur la monnaie unique. Comme la Banque centrale européenne s'engage à retarder sa stratégie de sortie, le ton pacifiste tenu par la banque centrale suggère que la Commission continue à soutenir l'économie réelle l'année prochaine et le Conseil des Gouverneurs pourrait se lancer dans un assouplissement monétaire supplémentaire tandis que les décideurs politiques européens luttent pour rétablir la confiance des investisseurs. En revanche, la Banque d'Angleterre pourrait poursuivre l'abandon de sa conception pacifiste de l'inflation tandis que les pouvoirs publics s'attendent à un maintien de la croissance des prix au-dessus des 2 % tout au long de l'année à venir et que la banque centrale peut estimer devoir commencer à normaliser sa politique monétaire au cours des prochains mois, lorsque la reprise économique au Royaume-Uni prendra progressivement de l'ampleur. La disparité entre la BCE et la BoE devrait conduire la livre sterling à surpasser son homologue européen l'année suivante, et les attentes des taux d'intérêt sont susceptibles de jouer un rôle accru dans le dynamisme des mouvements de prix pour l'EUR/GBP, alors que les investisseurs évaluent les perspectives de la politique future.

JOHN RIVERA
Analyste en devises
Le « huard » chute tandis que les attentes du rendement américain progresssent
USD LONG, CAD Short
Avec l'arrivée de 2011, il existe trois grands thèmes qui domineront le mouvement des prix et les négociateurs devront en tenir compte lors du choix des positions à prendre. Le premier thème est la crise de la dette européenne qui est actuellement omniprésente chez les négociateurs, chacun cherchant à renflouer l'Euro, tandis que la spéculation progresse sur le fait que les jours de la monnaie unique sont comptés. Le deuxième thème est de savoir si le marché du travail américain gagnera du terrain et entraînera la croissance de la plus grande économie du monde, niant la nécessité d'un assouplissement quantitatif supplémentaire de la part du FOMC. Le troisième thème est, combien de temps les marchés émergents, et en particulier la Chine, continueront de dynamiser l'économie mondiale et leurs gouvernements vont-ils intensifier leurs efforts pour ralentir la croissance interne alors que les risques d'inflation se développent ?
En se concentrant sur les deux derniers thèmes, de solides arguments peuvent être apportés en faveur d'une transaction USD/CAD longue, si nous voyons ralentir la demande des marchés émergents pour des exportations canadiennes, assortie d'une hausse des rendements américains prévus. L'amélioration des perspectives de croissance et les préoccupations sur la hausse de l'inflation devraient dynamiser les attentes des rendements américains et apporter une disposition haussière pour le billet vert. La parité continue à apporter un appui solide pour cette paire alors que la dépendance du Canada sur son voisin du sud, fait qu'il est difficile d'apporter plus de valeur au « huard » qu'au billet vert. Une hausse vers les 1,0851 de 2010 est un objectif raisonnable et on pourrait même atteindre 1,1500. Cependant, nous devons nous prémunir contre une amorce excessive de la part de la Fed, qui pourrait décourager la demande de bons du Trésor américains, causant des préoccupations similaires à celles qui pèsent sur la Zone Euro.

MICHAEL WRIGHT
Analyste en devises
Nous menons une bataille perdue d'avance
EUR court ; USD Long
Les craintes de contagion de la dette dans la Zone Euro vont continuer à peser sur la monnaie unique en 2011 tandis que le marché met le projecteur sur le Portugal et l'Espagne, après la Grèce et l'Irlande, repêchés dans les filets de l'UE et du FMI. Dernièrement, les contrats d'échange sur défaut (coût de l'assurance contre une dette souveraine) au Portugal et en Espagne, ont augmenté respectivement d'environ 400 et 300 points de base et pourront poursuivre leur voyage plus au nord, tandis que les deux gouvernements s'efforcent de réduire leurs déficits. La reprise dans la zone euro des 16 membres est fragile et la croissance sera mise à l'épreuve à moyen terme car les gouvernements envisagent de mettre en uvre des mesures d'austérité sévères. A l'avenir, si des mesures appropriées ne sont pas prises, les effets secondaires négatifs des récentes évolutions seront probablement un taux de chômage avoisinant les 15 pour cent, une légère récession et de nouveaux problèmes de logement. Comme la zone rencontre des vents contraires majeurs dans la réalisation d'une reprise auto-entretenue, la Banque centrale européenne devrait rester à l'écart durant la majeure partie de l'année prochaine, avec des idées réalistes d'augmentation de taux qui seraient de retour au quatrième trimestre.
Compte tenu des préoccupations supplémentaires reprenant de plus belle dans la zone euro en difficulté, le billet vert, gage de sécurité est susceptible de continuer à s'élever. Cependant, un catalyseur sera nécessaire pour que le dollar maintienne sa vigueur, en raison d'évolutions positives fondamentales, en matière d'emploi et d'inflation, ces évolutions étant susceptibles de sortir de l'ombre en cours d'année voire en 2012 par rapport à la Zone Euro. Par ailleurs, les attentes des États-Unis vis-à-vis des taux d'intérêts peuvent progresser l'année prochaine en raison de la seconde phase d'assouplissement quantitatif de la Fed. Dans l'ensemble, les participants au marché pourraient voir l'euro subir une pression accrue à la vente en 2011 par rapport au dollar US.
Nota bene: Le rapport ci-dessus est un commentaire de marché et ne constitue pen rien un conseil d'investissement.idées de Trading Forex pour 2011
L'équipe d'analystes de DailyFX regarde 2011 avec intérêt et est, bien entendu, à l'affût d'idées nouvelles sur les 12 prochains mois à venir.
Découvrez certaines de NOS meilleures idées de l'année ainsi que notre avis sur les thèmes les plus importants du marché forex pour cette nouvelle année.

NICOLAS CHERON
Analyste technique
Plus dure sera la chute
Court EUR, AUD, Indices ; Long : USD
Toutes les bonnes choses ont une fin, le RALLYE haussier en place sur les indices, la reprise de leuro favorisée par les spéculations sur les taux, les records historiques du dollar australien tiré par léconomie chinoise ; raison pour laquelle il est possible que lannée 2011 soit le théâtre de corrections dampleurs, à limage des hausses réalisées. Non pas que je remette en question pour linstant le caractère haussier de ces actifs risqués à long terme mais de nombreux éléments plaident en faveur de corrections de ces derniers.
Surchauffe de léconomie chinoise, possible consolidation des prix des matières premières, politique monétaire agressive en suspens, tels sont les éléments négatifs, sorte dépée de Damoclès, qui pèsent actuellement sur le Dollar australien alors que ce dernier évolue à des niveaux records, notamment sous le seuil de la parité contre le Dollar américain. Il nest pour lheure pas le moment de parler de renversement de tendance de long terme, certes, mais les nuages samoncellent et jouer la hausse du Dollar ou encore de leuro contre cette monnaie des antipodes pourrait savérer payant dautant que les dites paires ont atteint des seuils techniques dimportance à long terme.
Concernant lEuro, il convient de rappeler que la monnaie unique opère des corrections haussières non sur fond de changements fondamentaux mais suite à labsence de mauvaises nouvelles qui tôt ou tard reviendront sur la table, inéluctablement. Les perspectives de croissance, les mises en uvre de politiques daustérités, le manque de marge de manuvre de la BCE et les crises de dettes dans plusieurs états empêchent toute appréciation significative de la monnaie unique. Parallèlement, les perspectives de croissance plus élevée outre atlantique, résultant notamment du second programme dassouplissement quantitatif, ou encore le caractère défensif du Dollar américain, en cas de nouvelle crise, devraient en tous cas soutenir ce dernier par rapport à son homologue européen.
En proie à des excès doptimisme si ce nest deuphorie engendrés par des interventions gouvernementales à répétition au cours de lannée 2010 alors que les marchés étaient en manque absolue de confiance, les indices boursiers et notamment le Dow Jones ou encore le Dax se dirigent droit vers leurs plus hauts historiques. Eu égard aux hausses réalisées, proche des 90% le SP500 depuis son point bas de 2009, on est en droit de sattendre à une temporisation mais la FED et ses injections permanentes contrecarrent les dessins des baissiers. Malgré un VIX (communément appelé indice de la peur) au plancher, un baltic dry index (indice du frêt maritime mondiale) en berne et dautres indicateurs avancés plaidant pour une correction, lélastique continue de se tendre. Plus dure sera la chute donc mais il est difficile de dire jusquà quand le stimulus en place pourra soutenir ce château de cartes.
NADIA COMPAORE
Analyste technique
Des défis perpétuels
Short EUR,AUD,NZD,S&P - Long USD
Chaque année apporte avec elle son lot de défis, et lannée 2011 ne dérogera pas à la règle. Sil était souhaitable quau terme de 3 ans de redondance, le terme « crise » soit banni du vocabulaire financier, il est fort probable que ce ne soit pas le cas au cours de cette année 2011.
En Europe, si les nombreuses sorties des officiels ont clairement pour but de renforcer lopinion des investisseurs quant à la solidité de la Zone, toutes les mesures prises jusque là apparaissent comme un processus dangereux de colmatage des fuites, qui ne durera pas éternellement. Les taux dendettement des économies, combinés à des politiques daustérité drastiques inévitables, ne plaident pas pour une appréciation massive de la monnaie unique au cours de cette année qui vivra certainement une nouvelle année difficile face à son homologue américain. De plus, la question du mandat de la BCE deviendra effectivement un problème récurrent pour la monnaie unique, et rappelons que 2011 marquera le changement de Gouverneur, avec le remplacement de Jean Claude Trichet par lallemand Axel Weber, connu pour son scepticisme vis-à-vis de la politique monétaire actuelle de la BCE.
Cest dans la même perspective que se trouvera la Livre sterling, avec des défis encore plus grands en ce qui concerne la réduction du déficit et la politique daustérité ; ces deux devises européennes nont pas de grande marge dappréciation face au billet vert au cours de cette année, quoique la livre pourrait faire lobjet dun investissement alternatif par rapport à son homologue européen, en raison notamment du caractère agressif de sa banque centrale, donnant ainsi des opportunités dintervention sur la paire EURGBP.
En effectuant un balayage géographique mondial, il y a fort à parier que cette année soit celle du dollar américain dans lensemble. Les devises des antipodes AUD et NZD, désormais tributaires du moindre bruit chinois ne pourront continuer leur folle ascension de lannée dernière, et la correction baissière ne sera que reflet de la rapidité de lascension. Si on ajoute à cela, la probable surchauffe de la Chine, et pour la Nouvelle Zélande, le risque dabaissement de note en raison dun fort endettement, les devises des antipodes sont appelées à corriger leur valeur à la baisse.
Quant aux indices, la question dune correction baissière ne se pose pas réellement, mais cest plutôt la question du timing. Soyons objectifs, les gains sur les indices américains (S&P et Dow Jones notamment) sont artificiels, alimentés par le caractère agressif de la Réserve Fédérale et son assouplissement quantitatif ; lheure des comptes est fixée pour la fin du premier semestre 2011 et le non renouvellement de cette stimulation financière ouvrira la voie à des replis conséquents des indices américains.

ILYA SPIVAK
Stratégiste en devises
La tendance à la baisse pluriannuelle de l'euro se poursuit
Court : EUR, Long : USD
D'une manière générale, l'Euro a poursuivi son évolution à la baisse depuis juillet 2008, après avoir culminé au-dessus de 1,60 par rapport au dollar américain. Des prévisions moyennes suggèrent que le rythme de croissance du PIB de la Zone Euro sera bien plus lent que celui des États-Unis, de 1,2 pour cent en moyenne jusqu'en 2012, soit la plus grande disparité parmi les économies industrialisées. L'accélération de la croissance exerce une pression à la hausse sur les taux d'intérêt, même en l'absence d'un resserrement budgétaire. En effet, tandis que les banques centrales peuvent pécher par excès de prudence au beau milieu d'une reprise mondiale encore fragile, une reprise de l'activité verra les entreprises commencer à engager des capitaux improductifs, réduisant ainsi l'apport de financements disponibles en vue de prêts et conduisant les taux dintérêt à la hausse. En supposant que cela se produise plus rapidement aux États-Unis, le billet vert est susceptible de grimper par rapport à la monnaie unique. L'évolution constante de la crise de la dette de la Zone Euro promet d'encourager ce processus, en particulier si les problèmes du risque souverain affaiblissent un état membre plus important comme l'Espagne ou même l'Italie, affaiblissant ainsi la confiance dans les actifs de la région.
Court : JPY, Long : USD
Le déficit budgétaire américain a atteint 10,3 pour cent du PIB (chiffre jamais atteint en quatre décennies) en 2009 et devrait encore augmenter cette année. Combler une brèche aussi prodigieuse ne se fera pas uniquement en réduisant les dépenses par des hausses d'impôts, surtout du fait des obstacles politiques qui se dressent devant chaque approche. La voie la plus facile conduit à une augmentation des emprunts, équivalant à une émission à grande échelle de nouveaux bons du Trésor américains qui fera chuter leurs prix tout en apportant des rendements plus élevés. Étant donné la longue relation inverse du yen japonais avec les rendements US, cela place lUSDJPY à la hausse. En effet, en examinant les données depuis 1978 (la première année complète depuis la disparition de l'étalon-or), les analyses de régression suggèrent que plus de 70 pour cent de la variation du taux de change USD/JPY est expliqué par la variation des rendements du Trésor américain à 10 ans.

JAMIE SAETTELE
principal Stratégiste Technique
Short : AUD, NZD, JPY ; Long : USD
Voir le rapport complet (en anglais) de Jamie contenant des graphiques relatifs aux aspects technique du Dollar par rapport à ses homologues.
( Forex @ DailyFX - Shorting the Pacific Rim in 2011)

DAVID RODRIGUEZ
Stratégiste quantitatif
Les crises ne sont pas encore terminées
USD LONG, EUR Court :
Au risque de me répéter, je pense que le dollar américain a établi un point bas par rapport à l'euro en novembre dernier. Ma conviction se base essentiellement à partir de mesures plus quantitatives telles que le positionnement des contrats à terme et l'inversion des risques sur les options sur devises. Pourtant, avant tout ceci, un argument convaincant demeure quant à la faiblesse de l'Euro et la force du Dollar US : la crise permanente de la dette fiscale de la Zone Euro.
Quand tout est dit et fait, je vois très peu de marge de manoeuvre pour améliorer de façon notable les questions de la dette de la Zone Euro. Selon la mesure prise par la proportion du PIB, les pays de la Zone Euro sont parmi les plus endettés de toutes les nations industrialisées. Cela signifie que le sujet des taux d'intérêt et des rendements des obligations d'État est particulièrement important, et que la crise persistante de la confiance ne fera que gonfler davantage la dette des pays de l'UE.
De toute évidence, les équations du côté du Dollar US ne vont pas sans poser de problème. Pourtant, je ne crois pas que les nations de l'UE aient envie de renflouer d'autres membres dans un avenir prche, ce qui est un risque croissant et n'est peut-être qu'une question de temps. Ainsi, je pense que dans cette nouvelle année, nous pourrons continuer à voir l'euro décliner par rapport au dollar américain. Il peut s'avérer particulièrement important de surveiller l'action des prix durant le mois de janvier, car cela définit généralement le rythme du reste de l'année.

JOEL KRUGER
Stratégiste Technique
Vantées exagérément, les études mensuelles sont trop incontestables pour être ignorées
Long : EUR ; Court : AUD
Nous avons mis en garde à propos des risques que nous prévoyons par rapport à la baisse significative du dollar australien au cours des prochains mois, avec des échanges de la monnaie unique à des niveaux records et en apparence, cycliquement très tendus. Tous les principaux facteurs de la force australienne semblent au bord de l'épuisement et nous croyons que les choses ne seront pas durables à partir de là. La politique monétaire de la RBA a été extrêmement dynamique face à un ralentissement mondial produisant des écarts de rendement attractifs, tandis que les prix des produits de base étaient en plein essor et que l'économie chinoise très prospère contribuait également à propulser l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Toutefois, à ce stade, la RBA a déjà commencé à ralentir en ayant tendance à se contracter tandis que d'autres banques centrales commencent à rattraper le temps perdu. Dans le même temps, les prix des produits de base semblent plutôt exagérés et semblent montrer des possibilités de recul correctif important alors que les dernières mesures chinoises pour freiner l'inflation vont vraisemblablement peser sur l'économie australienne dépendante de la Chine.
Dans cet esprit, nous recommandons une position australienne courte en 2011 via l'Euro. Nous avons choisi de prendre une position courte du dollar australien par rapport à l'euro au lieu du dollar, car nous croyons qu'il s'agit d'un jeu plus sûr, susceptible également d'offrir un ratio risque/gain plus attractif. La paire se trouve au plus bas en 20 ans et touche le fond d'une importante série. Les études mensuelles sont excessivement exagérées (très rare) avec un RSI de 25 et ont désespérément besoin d'un rebond solide. Jusqu'à présent, la paire EUR/AUD a été quelque peu en corrélation inverse par rapport à l'EUR/USD, en particulier durant les périodes fortes de l'EUR/USD. Quand l'euro monte, les marchés prennent cela comme un risque positif et le rendement du dollar australien plus élevé s'échange alors encore plus sur des écarts de rendement favorables. Entre-temps, lors de la vente de l'EUR/USD, les marchés ont eu tendance à considérer cela comme un risque négatif et ont alors cherché à liquider le rendement supérieur du dollar australien de façon plus énergique. Mais tandis qu'il progresse, nous voyons le Dollar australien en danger, même en cas d'une plus large dépréciation basée sur le dollar US. Nous basons notre argumentation sur le fait qu'étant donné que les données économiques australiennes commencent enfin à voir une faille dans le système, l'écart de rendement attractif en ces périodes de faiblesse du dollar, ne sera plus aussi attrayant, lorsque les acteurs du marché commenceront à intégrer le coût d'un ralentissement de l'économie locale.

DAVID SONG
Analyste en devises
Tendances sur le long terme qui continuent d'évoluer
Court : EUR ; Long : GBP
Après avoir culminé à un sommet de 0,9803 fin 2008, l'EUR/GBP est progressivement descendu au cours des deux dernières années, et la tendance à la baisse devrait se maintenir en 2011 tandis que la crise de la dette européenne continue de peser sur la monnaie unique. Comme la Banque centrale européenne s'engage à retarder sa stratégie de sortie, le ton pacifiste tenu par la banque centrale suggère que la Commission continue à soutenir l'économie réelle l'année prochaine et le Conseil des Gouverneurs pourrait se lancer dans un assouplissement monétaire supplémentaire tandis que les décideurs politiques européens luttent pour rétablir la confiance des investisseurs. En revanche, la Banque d'Angleterre pourrait poursuivre l'abandon de sa conception pacifiste de l'inflation tandis que les pouvoirs publics s'attendent à un maintien de la croissance des prix au-dessus des 2 % tout au long de l'année à venir et que la banque centrale peut estimer devoir commencer à normaliser sa politique monétaire au cours des prochains mois, lorsque la reprise économique au Royaume-Uni prendra progressivement de l'ampleur. La disparité entre la BCE et la BoE devrait conduire la livre sterling à surpasser son homologue européen l'année suivante, et les attentes des taux d'intérêt sont susceptibles de jouer un rôle accru dans le dynamisme des mouvements de prix pour l'EUR/GBP, alors que les investisseurs évaluent les perspectives de la politique future.

JOHN RIVERA
Analyste en devises
Le « huard » chute tandis que les attentes du rendement américain progresssent
USD LONG, CAD Short
Avec l'arrivée de 2011, il existe trois grands thèmes qui domineront le mouvement des prix et les négociateurs devront en tenir compte lors du choix des positions à prendre. Le premier thème est la crise de la dette européenne qui est actuellement omniprésente chez les négociateurs, chacun cherchant à renflouer l'Euro, tandis que la spéculation progresse sur le fait que les jours de la monnaie unique sont comptés. Le deuxième thème est de savoir si le marché du travail américain gagnera du terrain et entraînera la croissance de la plus grande économie du monde, niant la nécessité d'un assouplissement quantitatif supplémentaire de la part du FOMC. Le troisième thème est, combien de temps les marchés émergents, et en particulier la Chine, continueront de dynamiser l'économie mondiale et leurs gouvernements vont-ils intensifier leurs efforts pour ralentir la croissance interne alors que les risques d'inflation se développent ?
En se concentrant sur les deux derniers thèmes, de solides arguments peuvent être apportés en faveur d'une transaction USD/CAD longue, si nous voyons ralentir la demande des marchés émergents pour des exportations canadiennes, assortie d'une hausse des rendements américains prévus. L'amélioration des perspectives de croissance et les préoccupations sur la hausse de l'inflation devraient dynamiser les attentes des rendements américains et apporter une disposition haussière pour le billet vert. La parité continue à apporter un appui solide pour cette paire alors que la dépendance du Canada sur son voisin du sud, fait qu'il est difficile d'apporter plus de valeur au « huard » qu'au billet vert. Une hausse vers les 1,0851 de 2010 est un objectif raisonnable et on pourrait même atteindre 1,1500. Cependant, nous devons nous prémunir contre une amorce excessive de la part de la Fed, qui pourrait décourager la demande de bons du Trésor américains, causant des préoccupations similaires à celles qui pèsent sur la Zone Euro.

MICHAEL WRIGHT
Analyste en devises
Nous menons une bataille perdue d'avance
EUR court ; USD Long
Les craintes de contagion de la dette dans la Zone Euro vont continuer à peser sur la monnaie unique en 2011 tandis que le marché met le projecteur sur le Portugal et l'Espagne, après la Grèce et l'Irlande, repêchés dans les filets de l'UE et du FMI. Dernièrement, les contrats d'échange sur défaut (coût de l'assurance contre une dette souveraine) au Portugal et en Espagne, ont augmenté respectivement d'environ 400 et 300 points de base et pourront poursuivre leur voyage plus au nord, tandis que les deux gouvernements s'efforcent de réduire leurs déficits. La reprise dans la zone euro des 16 membres est fragile et la croissance sera mise à l'épreuve à moyen terme car les gouvernements envisagent de mettre en uvre des mesures d'austérité sévères. A l'avenir, si des mesures appropriées ne sont pas prises, les effets secondaires négatifs des récentes évolutions seront probablement un taux de chômage avoisinant les 15 pour cent, une légère récession et de nouveaux problèmes de logement. Comme la zone rencontre des vents contraires majeurs dans la réalisation d'une reprise auto-entretenue, la Banque centrale européenne devrait rester à l'écart durant la majeure partie de l'année prochaine, avec des idées réalistes d'augmentation de taux qui seraient de retour au quatrième trimestre.
Compte tenu des préoccupations supplémentaires reprenant de plus belle dans la zone euro en difficulté, le billet vert, gage de sécurité est susceptible de continuer à s'élever. Cependant, un catalyseur sera nécessaire pour que le dollar maintienne sa vigueur, en raison d'évolutions positives fondamentales, en matière d'emploi et d'inflation, ces évolutions étant susceptibles de sortir de l'ombre en cours d'année voire en 2012 par rapport à la Zone Euro. Par ailleurs, les attentes des États-Unis vis-à-vis des taux d'intérêts peuvent progresser l'année prochaine en raison de la seconde phase d'assouplissement quantitatif de la Fed. Dans l'ensemble, les participants au marché pourraient voir l'euro subir une pression accrue à la vente en 2011 par rapport au dollar US.
Nota bene: Le rapport ci-dessus est un commentaire de marché et ne constitue pen rien un conseil d'investissement.idées de Trading Forex pour 2011