Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, dont le pays assume depuis le 1er janvier la présidence tournante de l'Union européenne, a exhorté à une plus grande intégration de la zone euro et à de plus grands efforts budgétaires, dans un entretien au Wall Street Journal publié jeudi.
"Sans harmonie budgétaire, la monnaie (unique européenne) est vulnérable", estime M. Orban. "L'euro doit être défendu, sinon les incertitudes concernant l'UE ne feront qu'augmenter", fait-il valoir.
M. Orban estime que les pays qui utilisent l'euro - et non ceux qui comme la Hongrie ont leur propre monnaie - devraient s'imposer les règles les plus strictes en matière de dépenses.
Une déclaration qui intervient alors que l'Europe vient de lancer une mini-révolution budgétaire, appelée "semestre européen", qui va obliger les différents pays à faire viser leurs projets de budgets à Bruxelles avant leur adoption par les Parlements nationaux.
"Il est préférable (pour la Hongrie) de ne pas faire partie (de la zone euro)" pour le moment, a dit M. Orban, estimant qu'il serait irréaliste pour la Hongrie d'adopter l'euro avant 2020. M. Orban a qualifié l'Estonie de "nation la plus courageuse" de l'Union européenne après avoir été le 17e pays à entrer dans la zone euro le 1er janvier.
Par ailleurs, pour la Hongrie, l'ère des prestations sociales généreuses et sans fin accordées aux chômeurs "est terminée", ajoute M. Orban, qui va annoncer le mois prochain une série de mesures afin de sabrer dans les retraites, les allocations de chômage et les remboursements de médicaments.
Le Premier ministre conservateur n'a pas fourni de chiffres sur le montant des économies qui seraient générées par son plan.
La Hongrie devrait réduire son énorme dette publique cette année, espère-t-il.