L'euro s'installait au-dessus du seuil de 1,33 un dollar vendredi, poursuivant sa hausse des derniers jours alors que les opérateurs cherchaient à garnir leurs portefeuilles de devises plus rentables que le billet vert pour terminer l'année.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,3354 dollar contre 1,3286 dollar jeudi soir.
Face à la devise japonaise, l'euro progressait également à 108,69 yens contre 108,36 yens jeudi vers 22H00 GMT.
Le dollar se repliait face au yen à 81,39 yens contre 81,55 yens la veille.
Les marchés japonais étaient fermés vendredi, jour férié au Japon.
Dans le cadre du classique "habillage de comptes" de fin d'année, les gérants de fonds se délestaient de leurs dollars pour garnir leurs portefeuilles de monnaies plus rentables afin des les rendre plus attractifs, indiquait à l'AFP Jasmine Poh, analyste de BNP Paribas.
Le dollar, fortement pénalisé par une chute des rendements obligataires américains suite à une importante émission mercredi de bons du Trésor, n'est pas parvenu à profiter jeudi d'une salve d'indicateurs économiques positifs aux Etats-Unis.
Un des bénéficiaires de ce report des investisseurs vers les devises plus rémunératrices, le dollar australien a ainsi grimpé jeudi face au dollar américain à un niveau record depuis que les autorités australiennes ont décidé de laisser flotter leur monnaie en 1983.
Les divergences de politiques monétaires contribuent à accroître l'attractivité d'autres devises face au dollar, qui offre un rendement très faible.
La banque centrale américaine (Fed) maintient son taux directeur à zéro depuis deux ans et a lancé en novembre un nouveau plan massif d'injections de liquidités, qui dilue la valeur des dollars en circulation. A l'inverse, les autorités taïwanaises ont relevé leur taux jeudi pour la troisième fois de l'année, comme l'ont déjà fait en 2010 d'autres pays comme le Canada, la Corée du Sud ou l'Australie.
"L'incapacité du dollar à tirer avantage de la faiblesse générale pesant sur l'euro en décembre augure mal des perspectives du billet vert une fois que la stabilité sera revenue sur les marchés (obligataires) de la zone euro", s'alarmait Neil Mellor, de Bank of New York-Mellon.
Toutefois, "une telle stabilisation en zone euro demeure incertaine, alors que les taux des obligations souveraines continuent de grimper et que les inquiétudes persistantes (sur la solidité financière de la région) favorisent les devises-refuges, comme le franc suisse", ajoutait-il.
La devise helvétique, qui a atteint jeudi des sommets historiques face à l'euro et à la livre sterling, a enregistré vendredi un nouveau record face au dollar, qui est tombé à 0,9338 franc vers 06H50 GMT, un niveau sans précédent.
Le Portugal, principal pays de la zone euro menacé après la Grèce et l'Irlande, a une nouvelle fois indiqué être "capable de résoudre ses problèmes" budgétaires, sans faire retomber les taux des emprunts portugais, tandis que les taux grecs à 10 ans évoluaient à leur plus haut historique.
De quoi modérer quelque peu l'enthousiasme entourant l'entrée, au premier janvier, de l'Estonie dans la zone euro, dont elle deviendra le 17e membre, même si le déficit public du "tigre balte" est extrêmement maîtrisé.
Vers 10H00 GMT, la monnaie helvétique cédait un peu de terrain face à l'euro à 1,2514 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 0,9371 franc suisse pour un billet vert.
La livre britannique reculait face à l'euro à 86,31 pence pour un euro et accélérait sa hausse face au billet vert à 1,5471 dollar.
L'once d'or valait 1.410,85 dollars contre 1.405,50 dollars jeudi soir.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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10H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3354 1,3286 EUR/JPY 108,69 108,36 EUR/CHF 1,2514 1,2423 EUR/GBP 0,8631 0,8612 USD/JPY 81,39 81,55 USD/CHF 0,9371 0,9350 GBP/USD 1,5471 1,5423