La crise de l'euro a relégué la France derrière l'Allemagne mais le président Nicolas Sarkozy n'a pas renoncé à imprimer sa marque en Europe, analyse mercredi le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.
"La crise de la dette souveraine en Europe a changé le rapport de force entre la France et l'Allemagne", écrit le grand journal conservateur de Francfort dans un éditorial.
"Sarkozy découvre de plus en plus que les finances publiques mal en point, les réformes repoussées et le fait que la compétitivité a été négligée en France réduisent sa marche de manoeuvre. La France pouvait prendre la tête en Europe tant que les questions politiques et militaires dominaient l'ordre du jour, mais dans la crise de l'euro elle s'est retrouvée à la deuxième place. Sarkozy ne peut plus ignorer les exigences de Berlin".
"La pression des marchés financiers n'a fait qu'accélerer la conversion de Sarkozy à la culture de stabilité allemande", poursuit l'éditorial signé Michaela Wiegel.
"Comme au temps du franc fort (dont la force était d'être couplé au mark allemand) la France est contrainte d'aligner sa politique sur le modèle allemand", affirme l'auteur pour expliquer le soutien récent de Paris aux positions défendues en Europe par chancelière allemande Angela Merkel, dont le refus d'émettre des obligations européennes pour soutenir l'euro en crise.
"Mais Sarkozy veut montrer aux Français qu'il est toujours capable d'imprimer sa marque en Europe. Il cherche à travers des alliances changeantes, parfois avec et parfois contre la chancelière, à défendre ses revendications de leadership".
"Il ne perd pas son but des yeux. Il veut obtenir ce que les pères français de l'union monétaire n'avaient pas pu imposer: un pacte pour une coordination des politiques économiques, budgétaires et fiscales de tous les pays de la zone euro".