Le président luxembourgeois de l'Eurogroupe, Jean Claude Juncker, a exclu tout risque d'éclatement de la zone euro et affirmé que la monnaie européenne n'était pas en crise, lors d'un point de presse jeudi peu avant son départ de Tunis.
"L'euro n'est pas en crise, nous connaissons une crise dans la dette de certains Etats membres de la zone, mais ni l'euro en lui-même, ni la zone monétaire ne sont menacés dans leur existence", a dit M. Juncker, chef du gouvernement et ministre du Trésor luxembourgeois.
"Je veux dire très fermement que la rumeur qui voudrait que la zone euro soit menacée dans son existence ne repose sur aucun jugement sérieux", a-t-il insisté.
Le taux de change de la monnaie européenne a baissé ces dernières semaines du fait de la crise en Irlande, qui menace à présent d'autres pays comme le Portugal, l'Espagne, voire l'Italie et la Belgique.
A la question de savoir si ces pays vont céder sous l'effet "domino", il s'est également montré rassurant: "Je ne veux pas croire à l'effet +domino+ dans le sens, où seuls les marchés financiers dicteraient à la zone la marche à suivre", a-t-il dit.
Pour l'heure, il a affirmé ne "pas détecter de parallèle immédiat" dans les situations de crise, "les tableaux de bord étant différents d'un pays à l'autre", a-t-il lancé.
"Je ne veux pas croire que la zone monétaire serait sérieusement menacée, j'exclus qu'elle le soit et je me refuse à l'idée qu'elle pourrait l'être", a insisté le chef de file de l'Eurogroupe.
Jean-Claude Juncker achevait une visite officielle en Tunisie, la première du genre pour le chef du gouvernement luxembourgeois, au cours de laquelle il a rencontré le président Zine El Abidine Ben Ali et son Premier ministre Mohammed Ghannouchi.
"Je constate que la Tunisie est un pays en marche, qui a vocation à devenir un centre financier" à l'échelle régionale, a-t-il affirmé, évoquant un futur accord d'échanges dans les secteurs bancaires et de recherche universitaire.
"Je fais partie de ceux qui voudraient voir reconnaître à la Tunisie un statut avancé dans ses relations avec l'Union européenne", a ajouté en outre M Juncker, annonçant un nouveau déplacement en mars prochain à Tunis, pour faire en sorte que les relations deviennent "plus conséquentes".