L'euro est tombé mardi sous le seuil de 1,30 dollar pour la première fois depuis mi-septembre, plombé par les craintes grandissantes de voir la crise de la dette s'étendre à d'autres pays fragiles de la zone euro, comme l'Espagne et le Portugal.
Vers 09H40 GMT (10H40 à Paris), la monnaie unique européenne a touché 1,2999 dollar, son niveau le plus faible depuis le 16 septembre.
Après s'être brièvement de nouveau hissé juste au-dessus du seuil de 1,30 dollar, l'euro a repris sa chute, tombant à 1,2980 dollar à 10H00 GMT.
"Si l'intention du plan d'aide à l'Irlande de ce week-end était de signifier aux marchés que les ministres européens étaient à la hauteur du défi posé par la crise actuelle, la réaction tend à prouver que cela a lamentablement échoué", a estimé Michael Hewson, de CMC Markets.
Les autorités européennes ont adopté dimanche un plan de sauvetage de 85 milliards d'euro afin d'aider l'Irlande à renflouer ses banques et rétablir ses finances publiques.
Pourtant, les effets positifs de l'annonce de ce plan n'ont été que très brefs, l'euro partant en chute libre alors que les inquiétudes des investisseurs se tournent désormais vers l'Espagne et le Portugal, également en proie à des difficultés budgétaires majeures.
Signe de la défiance des marchés sur ces pays, l'écart entre les taux des obligations espagnoles et italiennes sur 10 ans avec les taux allemands, qui servent de référence dans la zone euro, ont atteint mardi des records historiques.
Alimentant les craintes d'une crise généralisée, "de premiers signes apparaissent d'une contagion possible aux obligations d'Etat belges et italiennes", a estimé M. Hewson.
Le parcours en montagnes russes de la monnaie unique lundi montrait que "les investisseurs restent plus concentrés sur une éventuelle contagion à d'autres pays de la zone euro que sur la situation irlandaise", a observé de son côté Valentin Marinov, analyste chez CitiFX.
"Le plan d'aide écarte le risque à court terme d'un défaut de paiement de l'Irlande et apporte un certain soutien au secteur bancaire irlandais", a estimé M. Marinov, mais "l'échec de l'euro à rebondir nettement après cette annonce montre que les investisseurs ne pensent pas que ce plan suffira à empêcher les tensions sur des pays comme le Portugal et l'Espagne".