La crise de la dette dans l'Union européenne montre qu'adhérer à l'UE ou adopter l'euro ne constitue pas une "assurance-vie" pour l'économie islandaise, qui tente de se remettre de l'effondrement de son système financier, selon le ministre islandais des Finances.
"Lorsque les pays de l'UE rencontrent des difficultés, comme aujourd'hui l'Irlande, cela souligne le fait que rejoindre l'UE n'est pas une assurance-vie garantie", a déclaré à l'AFP Steingrimur Sigfusson, ministre Gauche-Vert et opposant à l'entrée de l'Islande dans l'Union européenne.
Les négociations d'adhésion de l'Islande à l'UE ont été ouvertes en juillet, un an après le dépôt de candidature de ce petit pays insulaire alors poussé par la profonde crise économique.
"Est-ce que la situation en Irlande influencera le consensus général des Islandais sur la volonté d'adhérer à l'UE et de passer à l'euro? C'est difficile à dire. Mais cela aura certainement un effet", a déclaré M. Sigfusson.
"La couronne islandaise nous a été bénéfique à de nombreux titres face à nos difficultés économiques", a souligné le ministre, en rappelant que la faiblesse de la devise nationale avait favorisé les exportations qui ont apporté "une aide significative dans la stabilisation d'une économie sur la pente descendante".
"Sans la couronne, le taux de chômage aurait très probablement été bien plus haut" qu'il ne l'est, a-t-il ajouté.
Le taux de chômage a bondi de 1% en 2007 à 7,5% actuellement, à la suite de l'effondrement des principales banques islandaises en octobre 2008.
En revanche, être hors de la zone euro a été un handicap face au gonflement de la dette extérieure, a souligné M. Sigfusson.
Selon de récents sondages, la population islandaise (320.000 personnes) souhaite en majorité la poursuite des négociations d'adhésion de leur pays à l'Union européenne. Mais le nombre d'opposants est en augmentation, en particulier en raison des discussions difficiles avec la Grande-Bretagne et les Pays-Bas sur le remboursement des victimes de l'effondrement de la banque en ligne Icesave.
D'autres dossiers séparent l'Islande et l'UE, comme les quotas de pêche ou la chasse à la baleine, traditionnelle en Islande.