Deux dirigeants de la banque centrale des Etats-Unis (Fed) ont répété mardi que celle-ci ne cherchait en aucun cas à faire baisser le dollar par le bais de sa politique monétaire actuelle.
"Notre but est de faciliter les conditions financières et de stimuler une croissance économique plus forte et une croissance de l'emploi plus rapide", a assuré William Dudley, président de la branche new-yorkaise de la Fed, dans un entretien au New York Times.
"Nous n'avons aucun objectif de hausse ou de baisse du dollar", a-t-il déclaré au journal.
Dennis Lockhart, président de l'antenne de la Fed à Atlanta (Sud-Est des Etats-Unis), a tenu des propos similaires à l'occasion d'une rencontre avec des hommes d'affaires dans une localité de sa circonscription.
La politique actuelle de la Fed "a été conçue résolument pour soutenir l'expansion de l'économie et pour maintenir l'inflation" à des niveaux jugés souhaitables, a-t-il dit, selon le texte de son discours transmis à la presse.
"Cette politique n'a pas été lancée pour favoriser une dépréciation du dollar", a-t-il ajouté.
La Fed a annoncé début novembre qu'elle comptait injecter jusqu'à concurrence de 600 milliards de dollars supplémentaires d'ici à fin juin dans l'économie américaine pour faire baisser encore un peu plus les taux à long terme afin de stimuler l'activité et de hâter la reprise de l'emploi, alors que le chômage reste très élevé.
La banque centrale cherche aussi à enrayer un mouvement de désinflation dont elle craint que, combiné à une croissance atone, il puisse déboucher sur une déflation aux effets dévastateurs.
Plusieurs pays européens et asiatiques ont critiqué le plan de relance monétaire de la Fed, accusant les Etats-Unis de chercher délibérément à affaiblir le taux de change du dollar en faisant marcher la planche à billets, pour gagner en compétitivité aux dépens de leurs concurrents.
Mais pour William Dudley, il "n'y a pas sur le long terme de conflit entre ce que les Etats-Unis essaient de réaliser et ce que d'autres pays essaient de faire. Une forte reprise économique aux Etats-Unis est dans l'intérêt de l'économie mondiale", a-t-il dit.
La vice-présidente de la Fed, Janet Yellen, avait défendu la même ligne la veille dans un entretien accordé au Wall Street Journal, tout comme le président de la banque centrale, Ben Bernanke, l'avait déjà fait le 5 novembre.
A la veille du sommet du G20 des 11 et 12 novembre, le secrétaire au Trésor américain Timothy Geithner, avait assuré que les Etats-Unis ne chercheraient jamais à affaiblir le dollar pour soutenir leur croissance.