Le ministre japonais des Finances a prévenu vendredi que son gouvernement se tenait prêt à intervenir dès que nécessaire sur le marché des changes pour abaisser la valeur du yen, au plus haut depuis quinze ans face au dollar.
"Notre position n'a pas changé", a tenu à préciser Yoshihiko Noda, afin de couper à toute rumeur comme quoi son gouvernement aurait renoncé à agir contre la montée de la devise nippone.
Mercredi, le Premier ministre Naoto Kan a reproché à la Corée du Sud de vendre régulièrement sur les marchés sa devise nationale pour en abaisser la valeur, et tancé la Chine, accusée de ne pas laisser son yuan s'apprécier comme il se devrait.
Après ces propos, des opérateurs sur les marchés ont jugé qu'il serait désormais difficile au Japon d'intervenir pour abaisser le yen. En partie du fait de ce sentiment, la devise japonaise a nettement progressé jeudi face au dollar, qui a chuté jusqu'à son plus bas niveau en quinze ans, à 80,89 yens.
"Nous agirons de façon décisive lorsque ce sera nécessaire, afin de diminuer les fluctuations excessives des taux de changes", a ajouté M. Noda vendredi, lors d'une conférence de presse.
Le Japon est intervenu de façon massive et unilatérale sur le marché des changes le 15 septembre, pour la première fois depuis six ans, vendant massivement des yens. Le dollar est remonté sur le moment au-delà de 85 yens, mais a rechuté depuis.
Cette vigueur du yen handicape les entreprises nippones en laminant leur compétitivité à l'étranger et en réduisant leurs profits rapatriés dans l'archipel. Les milieux d'affaires japonais appellent à cors et à cris le gouvernement à intervenir pour ramener le dollar à un niveau plus acceptable.
La tension mondiale est montée ces derniers jours autour de la question des taux de changes qui sera au coeur de la réunion des ministres des Finances du G20 la semaine prochaine à Gyeongju (Corée du Sud), avant le sommet du G20 en novembre à Séoul.
Certains évoquent une "guerre des monnaies", où chaque pays ferait tout pour diminuer la valeur de sa devise afin de dynamiser son économie.