Le Premier ministre thaïlandais Abhisit Vejjajiva a semblé exclure jeudi toute intervention agressive pour affaiblir le baht qui s'est apprécié d'environ 10% depuis le début de l'année, estimant qu'une telle action serait coûteuse et inefficace.
L'histoire montre que les pays qui sont intervenus sur les marchés pour essayer de faire baisser le cours de leur monnaie ont échoué, a-t-il déclaré.
"Si nous le faisons, la Banque de Thaïlande devra dépenser beaucoup d'argent et le fait est que nous ne pouvons pas empêcher le baht de se renforcer", a-t-il ajouté devant les journalistes.
Il a malgré tout indiqué que la Thaïlande avait prévu d'autres mesures pour faire face à une monnaie plus forte, sans préciser lesquelles.
Le gouvernement a adopté mardi une taxe pour les étrangers investissant dans les obligations d'Etat dans l'espoir de ralentir l'arrivée de capitaux étrangers considérés comme en partie responsables de l'appréciation du baht.
La Banque centrale avait auparavant annoncé un assouplissement des règles sur l'investissement direct et les prêts à l'étranger ainsi que sur le rapatriement des recettes des exportations.
La Thaïlande, comme certains de ses voisins, a vu sa devise se consolider ces derniers mois, accumulant de bons résultats économiques malgré les violences politiques du printemps (91 morts, 1.900 blessés), notamment des perspectives de croissance au-delà des 6,5% en 2010.
Mais certains craignent qu'une monnaie trop forte n'affaiblisse les exportations, une menace sérieuse dans un pays qui compte énormément sur ses échanges commerciaux pour alimenter la machine économique.
Le baht a franchi la semaine dernière la barre psychologique des 30 bahts pour un dollar. Il était coté jeudi en fin de journée à 29,85 pour un dollar.