L'euro accentuait sa hausse mercredi, évoluant à des niveaux plus vus depuis huit mois face à un dollar souffrant toujours de la perspective de voir la Réserve fédérale américaine (Fed) faire marcher la planche à billets pour soutenir un reprise chancelante.
Vers 09H30 GMT (11H30 à Paris), l'euro valait 1,3858 dollar contre 1,3834 dollar lundi soir, après être monté jusqu'à 1,3873 dollar vers 07H35 GMT, son niveau le plus fort depuis début février.
Face au yen, l'euro se stabilisait à 115,07 yens contre 115,11 yens mardi soir, et le dollar baissait à 83,03 yens contre 83,21 yens la veille.
La pression sur le dollar était accrue par des commentaires d'un dirigeant de la Fed, Charles Evans, qui a estimé que l'institution devait prendre des mesures de relance monétaire supplémentaires et vigoureuses pour soutenir la reprise, alors que le chômage "ne parvient tout simplement pas à baisser".
Ces commentaires étaient d'autant plus décortiqués que le marché attend avec anxiété la publication aux Etats-Unis mercredi des chiffres de l'emploi dans le secteur privé pour septembre, avant le très important rapport mensuel sur l'emploi et le chômage prévu vendredi.
En outre, "si les décisions (la veille) de politique monétaire de la Banque du Japon (BoJ) et de la Banque d'Australie avaient pour but d'affaiblir leurs monnaies (principalement face au dollar, ndlr), les dernières 24 heures montrent qu'elles ont échoué lamentablement", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
En effet, la BoJ avait baissé de manière inattendue son taux directeur dans une fourchette de 0,0% à 0,1%, et la banque centrale australienne avait maintenu son taux d'intérêt directeur à 4,50%, alors que les économistes prévoyait une hausse.
Ces décisions et spéculations sont source de soutien pour l'euro car, de son côté, "la Banque centrale européenne (BCE, dont la réunion de politique monétaire se termine jeudi, ndlr) n'a donné aucune indication d'une éventuelle extension de ses mesures de soutien, et de plus elle continue sa politique de sortie des mesures spéciales d'aide à la liquidité introduites pendant la crise", soulignait Raghav Subbarao, analyste chez Barclays Capital.
Tous ces éléments, ainsi que l'annonce mardi au Brésil du doublement de la taxe sur les achats étrangers d'obligations afin de contrer la hausse de la devise du pays, le real, alimentaient les tensions politiques sur le marché des devises, où de plus en plus de pays sont accusés de se livrer à une "guerre des changes", manipulant leur monnaie afin de préserver leurs exportations.
Le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a d'ailleurs tenté de dissuader les gouvernements d'utiliser le taux de change de leur monnaie "comme arme" face à la crise économique.
"Je ne pense pas que ce soit une bonne solution (...) Traduite en actes, une telle idée représenterait un risque très grave pour la reprise mondiale", a-t-il prévenu dans un entretien au Financial Times publié mercredi.
Vers 09H30 GMT, la devise helvétique baissait face à l'euro à 1,3381 franc suisse pour un euro, mais montait un peu face au billet vert à 0,9656 franc suisse pour un dollar.
La livre britannique baissait face à l'euro à 87,14 pence pour un euro, mais grimpait nettement face au billet vert à 1,5901 dollar.
L'once d'or valait 1.346,75 dollars contre 1.330,50 dollars mardi soir, après avoir atteint 1.349,80 dollars vers 04H50 GMT, battant ainsi un record historique datant de la veille.
Cours de mercredi Cours de mardi
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09H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3858 1,3834 EUR/JPY 115,07 115,11 EUR/CHF 1,3381 1,3376 EUR/GBP 0,8714 0,8707 USD/JPY 83,03 83,21 USD/CHF 0,9656 0,9664 GBP/USD 1,5901 1,5884