Le Premier ministre japonais, Naoto Kan, a jugé mercredi efficace à un certain degré l'intervention lancée unilatéralement par son gouvernement sur les marchés des changes pour affaiblir la devise japonaise, prévenant que les autorités allaient encore rester vigilantes.
"A ce stade, cela a eu un certain effet", a déclaré le chef de l'exécutif à la presse, au lendemain de sa reconduction en tant que président du Parti Démocrate du Japon (PDJ), formation de centre-gauche au pouvoir depuis un an.
Cette intervention gouvernementale des autorités nippones, la première de ce type depuis mars 2004, a fait remonter le dollar au-dessus de la barre des 85 yens et poussé l'euro au-delà des 110 yens.
L'offensive a été lancée immédiatement après un nouveau pic du yen face au dollar, le billet vert étant descendu mercredi à 82,86 yens à 10H26 au Japon (01H26 GMT), du jamais vu en quinze ans. L'euro évoluait au même moment à moins de 107,80 yens.
"Nous avons jugé que nous ne pouvions plus tolérer davantage", a justifié le chef du gouvernement, ajoutant que le Japon allait "continuer de suivre de très près les mouvements des devises", notamment pour contrer des mouvements spéculatifs.
La cherté de la monnaie japonaise, qui se poursuit depuis des semaines, a des répercussions très dommageables sur les entreprises exportatrices nippones, mettant à mal leurs finances, leur compétitivité internationale et leurs cours boursiers.
Le Japon craint ainsi un mouvement de délocalisation qui se traduirait par une aggravation du marché de l'emploi.
Il redoute aussi une amplification du phénomène de déflation, handicapante baisse continue des prix qu'accentue mécaniquement le recul des tarifs de produits importés, mouvement induit pas la baisse des devises étrangères vis-à-vis du yen.