Au cœur de l'été la question du retour des interventions sur le yen est ré-apparue compte tenu de l'élévation de la devise nippone contre l'euro mais aussi et surtout contre le dollar.
L'analyse forex du 16 août dernier y était consacré et nous avertissions sur le fait que toute rupture du dollar-yen sous son support à 84,75 augmenterait les probabilités d'intervention de la Banque du Japon pour contenir la hausse de la devise défavorable à l'expansion du secteur exportateur japonais, une hausse qui abaisse d'autre part le coût des matières importées et renforce les pressions déflationnistes dans le pays.
Sans surprise, la récente glissade du dollar-yen a attisé non seulement les rumeurs mais aussi les déclarations du Ministre des Finances japonais qui souhaite mettre un terme à l'appréciation du yen. Sans succès.
Les menaces d'intervention se heurtent à une autre volonté politique de poids, en provenance du voisin chinois qui souhaite diversifier ses très importantes réserves de changes évaluées à un montant compris entre 2 500 et 3 000 milliards $.
La Chine a ainsi acheté en juillet pour près de 7 milliards de dollars d'obligations du gouvernement japonais (JGBs), un chiffre en progression de 27 % par rapport à celui du mois de juin.
La tendance apparaît assez lourde puisque sur le 1er semestre les achats chinois ont représenté 6,8 fois le montant acquis durant toute l'année 2005 qui constituait jusqu'ici le dernier record en date.
Une étude de la banque danoise Danske Bank ce week-end est encore venue rappeler (histogramme ci-dessus) l'importance des achats de portefeuille nets chinois au Japon depuis cet hiver toutes catégories confondues qui pèsent sur le dollar-yen au plus bas depuis 15 ans.