L'euro accentuait sa baisse face au dollar lundi, sur un marché anxieux au début d'une semaine qui sera marquée par le rapport mensuel sur l'emploi américain, alors que des indicateurs américains mitigés ne permettaient pas d'appaiser les craintes sur la reprise mondiale.
Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), l'euro cotait 1,2333 dollar contre 1,2381 dollar vendredi vers 21H00 GMT.
Face à la monnaie nippone, l'euro baissait aussi à 110,06 yens contre 110,51 yens vendredi soir.
Le dollar se stabilisait face au yen à 89,24 yens contre 89,23 yens vendredi.
Après un mois de stagnation, les dépenses de consommation des ménages américains ont augmenté en mai de 0,2% en rythme annuel par rapport à avril, soit un peu plus qu'attendu, selon des chiffres publiés lundi.
La progression de la hausse des revenus des ménages a pour sa part ralenti à 0,4%, soit légèrement inférieur à la prévision des analystes.
Autre élément tempérant la confiance des cambistes, "le taux d'épargne des ménages a grimpé à 4%, son plus haut niveau depuis septembre dernier, ce qui suggère que les consommateurs restent prudents", commentait Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.
La prudence devrait de plus rester de mise sur les marchés jusqu'à la publication vendredi du rapport mensuel sur l'emploi et le chômage aux Etats-Unis, indicateur majeur pour évaluer la reprise de la première économie mondiale, soulignaient des analystes.
"La révision inattendue à la baisse des chiffres du Produit intérieur brut (PIB) américain la semaine dernière à 2,7% (pour le premier trimestre, ndlr) a continué à perturber la confiance des investisseurs sur la reprise, et les marchés seront attentifs aux indicateurs de cette semaine, en quête de signes montrant qu'une récession à double-creux sera évitée", commentait Michael Hewson.
Mais si la tant redoutée rechute de l'économie paraît peu probable, "il ne fait aucun doute que les mesures d'austérité et le retrait progressif des mesures de soutien commencent à peser lourdement sur les perspectives de reprise mondiale", prévenait Philip Ryan, analyste du courtier Currencies Direct.
Ces craintes continuent ainsi de pousser les cambistes vers la sécurité qu'offre le billet vert.
Par ailleurs, "la monnaie unique continue de crouler sous le poids des craintes des investisseurs de voir la crise budgétaire s'étendre aux pays du sud de l'Europe", comme le Portugal, l'Espagne et l'Italie, soulignait M. Hewson.