Le moment est propice pour une réforme de la politique de change de la Chine, dont l'économie ne serait pas affectée par une telle mesure, a estimé mardi un chercheur gouvernemental, alors que Pékin est accusé de maintenir sa monnaie à un taux trop faible.
Les pressions en faveur d'une appréciation du yuan se sont allégées, ce qui montre que la monnaie chinoise est proche d'une "valeur de marché équilibrée", a estimé Fan Jianjun, analyste financier du Development Research Centre dépendant du gouvernement.
"La mise en oeuvre maintenant d'une réforme des changes ne provoquera pas d'appréciation marquée du yuan et n'aura pas d'impact sur l'économie réelle", a dit M. Fan au China Economic Times.
"C'est le meilleur moment actuellement pour faire avancer une réforme du régime des taux de change", a assuré l'expert gouvernemental, à un moment où Pékin est appelé par ses grands partenaires à laisser sa monnaie s'apprécier.
Les détracteurs de la politique de change chinoise, à Washington ou en Europe, arguent que le niveau du yuan est maintenu artificiellement bas afin de promouvoir les exportations chinoises.
Depuis l'été 2008, la Chine a nouveau chevillé sa monnaie au dollar, qui n'a guère bougé depuis face au billet vert, restant dans les 6,8 contre le dollar, alors qu'il s'était apprécié de quelque 21% entre 2005 et 2008.
Avec le retour à une forte croissance économique cette année, Pékin donnait des signes d'être prêt à sortir du dipositif de crise adopté à l'été 2008 pour laisser le yuan s'apprécier. La crise de l'euro, qui a permis une nette appréciation du yuan par rapport à la monnaie européenne, semble avoir retardé le calendrier, selon de nombreux analystes.
La Chine fait régulièrement valoir son besoin de protéger l'emploi tout en indiquant qu'elle laissera sa monnaie s'apprécier en temps voulu.
Pour Fan Jianjun, la banque centrale devrait progressivement jouer un rôle moins important dans la détermination du taux de change du yuan pour se concentrer sur le maintien d'une croissance vigoureuse et saine de la 3e économie mondiale.
"La banque centrale devrait passer du rôle de décideur sur les taux de change à celui de participant, ou même de simple superviseur, a dit M. Fan, toujours cité par la publication.