La monnaie unique s'installait lundi en-dessous de 1,20 dollar après avoir atteint son plus bas niveau en plus de quatre ans, les investisseurs s'inquiétant de la dette de la Hongrie - qui ne fait pas partie de la zone euro - et de chiffres décevants de l'emploi aux Etats-Unis.
A 06H15 GMT, la devise européenne valait un 1,1910 dollar, contre 1,1972 vendredi soir. Quelques heures plus tôt, l'euro avait sombré jusqu'à 1,1876 dollar, un niveau inconnu depuis mars 2006.
La monnaie unique perdait aussi du terrain face à la monnaie japonaise, à 108,60 yens pour un euro, contre 110,01 vendredi.
Les marchés ont été effrayés par une déclaration d'un porte-parole du nouveau Premier ministre hongrois qui a comparé l'état des finances de son pays à celui de la Grèce, récemment bénéficiaire d'un plan de sauvetage européen.
"Je comprends fort bien pourquoi (les opérateurs) veulent se défaire aujourd'hui de leurs euros. Ils se demandent quelle mauvaise nouvelle va suivre" concernant la crise des dettes publiques en Europe, a déclaré Daisuke Karakama, de la Mizuho Corporate Bank.
La Hongrie avait déjà bénéficié d'un plan de sauvetage de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) fin 2008.
"Les nouvelles de Hongrie ont montré que bénéficier d'un plan de sauvetage et être capable de restaurer les finances publiques sont deux choses différentes", a ajouté M. Karakama, soulignant que les investisseurs se demandaient si ce constat allait s'étendre à la Grèce.
L'euro pourrait chuter à 1,1850 dollar alors que beaucoup d'investisseurs réduisent leur exposition à des actifs risqués, dont les avoirs en euros, a déclaré Hideaki Inoue, de Mitsubishi UFJ Trust and Banking à l'agence Dow Jones, ajoutant que la monnaie européenne pourrait aussi chuter en-dessous de 108 yens.
Selon des analystes du Crédit Agricole, l'euro pourrait même revenir lundi à 1,1830 dollar, son niveau lors de son lancement comme monnaie pour les échanges internationaux en janvier 1999.
Selon une note de cette banque, "la semaine qui vient ne devrait pas voir une moindre pression sur les échanges risqués". Le Crédit Agricole relève également des doutes croissants sur l'engagement de l'Allemagne au sein du plan de sauvetage de l'UE et du FMI pour la Grèce.
"Le blocage potentiel de la contribution allemande par la Cour constitutionnelle va mettre l'euro encore davantage sous pression", met en garde la note.
Par rapport à la monnaie japonaise, le billet vert a lui aussi chuté à 91,18 yens pour un dollar, contre 91,88 vendredi, toujours comme conséquence de la publication d'un chiffre plus faible qu'attendu de créations d'emplois aux Etats-Unis.
Les marchés réagissaient peu en revanche à la perspective de la formation d'un nouveau gouvernement au Japon, alors qu'ils ont déjà intégré la prise de position du nouveau Premier ministre Naoto Kan en faveur d'un yen faible, selon M. Karakama.
Les opérateurs étaient aussi sur le qui-vive face à une possible intervention de la banque centrale helvétique, alors que l'euro a atteint un plus bas de 1,3853 face au franc suisse avant de se redresser légèrement à 1,3887 dans la matinée de lundi.
L'euro baissait aussi lundi face à la livre britannique, à 0,8252 pence contre 0,8280 vendredi mais par rapport au dollar, la livre perdait un peu à 1,4432 dollar.
Cours de lundi Cours de
vendredi ---------------------------------------------------
06H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,1910 1,1972 EUR/JPY 108,60 110,01 EUR/CHF 1,3887 1,3917 EUR/GBP 0,8252 0,8280 USD/JPY 91,18 91,88 USD/CHF 1,1653 1,1620 GBP/USD 1,4432 1,4455
amts-boc/dk