Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a rappelé vendredi aux députés allemands leur "responsabilité commune pour l'euro", les enjoignant d'avaliser le plan de soutien massif à la zone euro et promettant de s'engager pour une taxation des marchés financiers.
"La défense de notre monnaie est notre responsabilité commune", a plaidé M. Schäuble, appelant les députés du Bundestag, chambre basse du parlement, à voter la loi d'"octroi de garanties dans le cadre d'un mécanisme de stabilisation de l'euro".
"Les marchés retrouveront confiance seulement quand (le plan) sera adopté", a-t-il lancé. "C'est une réalité, les marchés regardent plus vers l'Allemagne que vers la Grèce ou Malte".
Lors du débat, l'opposition s'est insurgée contre la procédure accélérée, la deuxième en l'espace d'un mois après l'adoption du plan d'aide à la Grèce.
La loi permettra à l'Allemagne de participer à un mécanisme de prêts et de garanties d'un volume de 440 milliards d'euros mis sur pied par les pays européens pour soutenir les Etats de la zone euro les plus endettés. La part de l'Allemagne, première économie européenne, pourra aller jusqu'à 148 milliards d'euros.
L'aval du Bundestag ne faisait pas de doute, le gouvernement de centre-droit (conservateurs/libéraux) disposant d'une large majorité. Dans l'après-midi, la chambre haute Bundesrat, réunie à cette fin en session exceptionnelle, devait rendre un avis consultatif.
En contrepartie, le gouvernement a promis de pousser à une réforme du pacte de stabilité. M. Schäuble va proposer à Bruxelles ce vendredi après-midi à ses homologues européens une série de mesures destinées à renforcer la discipline budgétaire en zone euro, avec notamment des mécanismes sévères de sanction pour les contrevenants. En dernière instance, un Etat membre doit pouvoir être mis en faillite, réclame Berlin.
Dans le cadre du G20, l'Allemagne veut une taxation des marchés financiers, dont la forme reste à définir. Si cela ne marche pas à l'échelle du G20, Berlin essaiera à l'échelle européenne ou, si les réticences britanniques sont trop fortes, pour la seule zone euro, a promis M. Schäuble.