La Chine a rejeté jeudi les pressions sur le niveau de sa monnaie, le yuan, à quelques jours de discussions de haut niveau avec les Etats-Unis, et a souhaité une "stabilité des taux de change" dans le contexte de la crise européenne.
"Nous ne céderons pas aux pressions extérieures. Pressions et bruits extérieurs ne peuvent qu'entraver nos progrès", a déclaré le ministre des Finances adjoint Zhu Guangyao, alors qu'il présentait à la presse la prochaine session du Dialogue stratégique et économique sino-américain.
Ce dialogue de haut niveau, prévu lundi et mardi, devrait aborder la question de la politique chinoise de taux de change, décriée notamment aux Etats-Unis.
Les grands partenaires commerciaux de Pékin militent pour un taux de change du yuan plus en rapport avec les réalités économiques de la Chine, désormais troisième économie mondiale. Ils l'accusent de garder le yuan sous-évalué pour favoriser ses exportations, pilier de son économie.
Pékin a chevillé sa monnaie au dollar durant l'été 2008, pour parer aux turbulences de la crise mondiale qui s'annonçait, mais semblait prêt à repartir vers un régime plus flexible dans les semaines à venir.
Pour certains experts, la crise dans la zone euro pourrait toutefois avoir changé la donne et au moins repoussé la reprise de l'appréciation du yuan.
Zhu a paru confirmer implicitement ces analyses, déclarant que "la stabilité du taux de change est un facteur important" de la réponse mondiale à apporter à la crise au sein de l'UE.
En visite à Vienne, le ministre chinois du Commerce, Chen Deming, avait souhaité mercredi une stabilisation de l'euro, "afin que la confiance globale et celle des entreprises soient renforcées", soulignant que l'économie mondiale n'était "pas complètement sortie de la crise".
Zhu a par ailleurs relevé que la Chine était "aussi préoccupée" par le niveau d'endettement des Etats-Unis dont elle est le premier créancier.