Des propos très négatifs envers l'euro de Paul Volcker, le conseiller économique du président Barack Obama, allant jusqu'à évoquer sa "désintégration", ont contribué à faire chuter l'euro face au dollar vendredi, ont estimé plusieurs analystes.
M. Volcker, un ancien président de la réserve fédérale américaine, a participé à deux conférences jeudi à Londres, au cours desquelles il s'en est pris à la monnaie unique. "De toute évidence, je pense que l'on peut dire que l'euro a échoué et est tombé dans un piège qui était manifeste depuis le début", du fait de l'absence de politique budgétaire commune, a-t-il expliqué.
"L'Europe va au final devoir décider si elle veut être plus ou moins intégrée, et cela remet l'euro en question", a poursuivi le responsable. A un autre moment de la journée, il a carrément évoqué "le grand problème de la désintégration possible de l'euro", des paroles qui ont contribué à faire grand effet sur la monnaie unique, passée sous 1,24 dollar vendredi après-midi, au plus bas depuis octobre 2008.
"Ce n'est pas rien pour un officiel américain de discuter ouvertement (d'une telle hypothèse, ndlr) et ça ne va sans doute pas faire plaisir à ceux de la zone euro", notait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi, qui mettait cette intervention au chapitre "des sombres nouvelles" du jour pour la monnaie unique.
Paul Robinson de Barclays Capital observait aussi qu'outre les "problèmes structurels" qui pèsent sur la monnaie unique, "des gens de premier plan ont fait des commentaires effrayants" qui ne lui ont pas été favorables, citant M. Volcker.