L'euro a poursuivi sa chute libre jeudi, plongeant sous 1,27 dollar pour la première fois depuis plus d'un an, dans un marché des changes qui reste extrêmement nerveux face à la possibilité de voir la crise budgétaire de la Grèce s'étendre dans la zone euro.
A 18H00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,2692 dollar contre 1,2810 dollar mercredi à 21H25 GMT, après être tombé à 1,2654 dollar, son plus bas niveau depuis le 11 mars 2009.
La monnaie unique européenne baissait face à la devise japonaise à 116,41 yens, contre 120,25 yens la veille.
Le dollar perdait du terrain face au yen, à 91,70 yens contre 93,88 yens mercredi.
"Tous les yeux sont tournés vers l'Europe", a résumé Samarjit Shankar, de BNY Mellon. "Les investisseurs sont vraiment inquiets du risque de contagion" de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro.
L'euro, qui valait encore 1,33 dollar vendredi dernier, a poursuivi sa descente aux enfers, cassant cette fois le seuil de 1,27 dollar, ce qui n'était plus arrivé à la monnaie unique depuis mars 2009.
Le marché des changes n'a pas été rassuré par le maintien du taux de la Banque centrale européenne (BCE) et par les commentaires de son président, Jean-Claude Trichet.
M. Trichet a indiqué que les gouverneurs de l'institution n'avaient pas discuté l'option d'acheter des obligations d'Etat pour soutenir les pays de la zone euro en difficulté budgétaire.
Il a également jugé qu'un défaut de paiement de la Grèce était "hors de question", des propos dont s'est par la suite fait l'écho le Fonds monétaire international (FMI).
M. Trichet "n'a rien dit ou fait pour enrayer le pourrissement de la situation", a jugé Marc Chandler, de Brown Brothers Harriman. "Son silence face à la chute libre de l'euro cette semaine (-5% face au dollar) était assourdissant", a-t-il renchéri, rappelant que le président de l'institution "a tenu dans le passé des propos forts pour protester contre l'évolution du marché des changes".
Les investisseurs n'ont pas semblé plus convaincus par l'adoption par le Parlement grec du plan d'austérité décidé par le gouvernement socialiste en échange d'une aide de 110 milliards d'euros de l'UE et du FMI.
"Les opérateurs sont toujours loin d'être convaincus que la Grèce ne fera pas défaut" et ne demandera pas à restructurer sa dette, a commenté Howard Archer, économiste du cabinet IHS Global Insight.
Signe de l'extrême nervosité des investisseurs, la plateforme d'échanges américaine CME a annoncé que le volume d'échanges sur les produits financiers liés au marché des changes avait atteint mercredi un niveau record.
Vers 18H00 GMT, la livre britannique baissait face à la monnaie unique, à 85,21 pence pour un euro, comme face au billet vert, à 1,4894 dollar.
La monnaie helvétique bondissait face à l'euro à 1,4081 franc suisse pour un euro, après avoir atteint 1,4045 franc suisse vers 13H20 GMT, un nouveau plus haut historique face à la monnaie unique. La Banque nationale suisse (BNS) aurait arrêté d'acheter des euros, laissant ainsi sa monnaie s'apprécier, selon des analystes. Face au dollar, le franc suisse gagnait un peu de terrain, à 1,1092 franc suisse.
La monnaie chinoise a terminé à 6,8266 yuans pour un dollar contre 6,8263 yuans la veille.
Cours de jeudi Cours de mercredi
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18H00 GMT 21H25 GMT
EUR/USD 1,2692 1,2810 EUR/JPY 116,41 120,25 EUR/CHF 1,4081 1,4324 EUR/GBP 0,8521 0,8482 USD/JPY 91,70 93,88 USD/CHF 1,1092 1,1180 GBP/USD 1,4894 1,5099