La semaine dernière, la panique aidant sur les taux grecs et les principales bourses européennes, la devise européenne est tombée encore plus bas à 1,3112 $ mercredi avant de rebondir en direction de 1,3345 $, les autorités européennes prenant enfin le problème à bras le corps pour aider la Grèce à faire face à une échéance de 9 milliards d'euros le 19 mai prochain.
Dans un climat chargé en émotions et en polémiques que suscitent naturellement cette crise, l'évolution de l'once d'or cotée en euro est passée relativement inaperçue. Entre le 31 décembre 2009 et le 30 avril 2010, l'once d'or a pourtant progressé de près de 120 €, soit un peu plus de 15 %.
Selon les chiffres officiels du World Gold Council à fin 2009 (chiffres non audités depuis de très nombreuses années), les réserves totales de l'Union Européenne et de la BCE s'élèvaient à plus de 10 000 tonnes, ce qui porte en un quadrimestre la progression de la valeur totale détenue par les banques centrales du vieux continent (Allemagne, Italie et France en tête) à près de 40 milliards d'euros, soit la moitié du chiffre que la zone euro s'est engagé hier à prêter sur 3 ans à la Grèce.
La progression a pris forme courant février, date à laquelle nous invitions à faire attention à la sortie.
Tout d'abord limitée par la première résistance oblique ascendante, la hausse s'est poursuivie très nettement en avril sous la pression des acheteurs et a mis en ligne de mire l'objectif en direction de 90-91, soit le potentiel théorique de 10/13 euros évoqué il y a 3 mois. Comme fin 2008 et début 2009, le métal précieux s'est avéré être une force tranquille dans la tempête pour l'investisseur et l'épargnant en Europe.