L'euro échouait à conserver de modestes gains engrangés après l'annonce de l'activation du mécanisme d'aide FMI-UE par la Grèce, restant tout proche d'un plus bas depuis un an touché la veille, dans un climat d'incertitudes toujours aiguës sur le pays.
Vers 12H30 GMT (14H30 à Paris), l'euro valait 1,3279 dollar contre 1,3293 dollar la veille à 21H00 GMT, après être tombé à 1,3202 dollar vers 23H20 GMT jeudi, un niveau plus vu depuis un an.
L'euro progressait face à la monnaie japonaise, à 125,01 yens contre 124,23 yens la veille.
Le dollar grimpait aussi face au yen à 94,14 yens contre 93,47 yens jeudi soir.
La Grèce s'est résolue vendredi à demander l'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international, mettant fin à une incertitude déstabilisante pour les marchés financiers.
Dans un premier temps, cette annonce a soutenu l'euro, qui a franchi le seuil de 1,33 dollar pour un euro mais, quelques heures plus tard, la monnaie unique était à nouveau sur un pied de faiblesse face au dollar.
"En demandant formellement une aide financière à l'Europe et au FMI, la Grèce a réduit les chances que ne se produise une crise financière grave à court terme mais des incertitudes considérables persistent", expliquait Ben May, économiste chez Capital Economics, soulignant que le plan d'aide ne serait pas "un coup de baguette magique".
"Le fait que la Grèce reconnaisse qu'elle a besoin d'aide ne va pas mettre fin à l'histoire. La seule manière dont la Grèce pourra se redresser sera de commencer à vivre par ses propres moyens", abonde Jane Foley, économiste chez Forex.
Non seulement les cambistes ne semblent pas rassurés sur le sort grec mais les risques de contagion à d'autres pays apparaissaient importants.
Le président de la Banque centrale allemande, Axel Weber, a ainsi estimé vendredi que "le risque de contagion" a augmenté et que de trop nombreux pays "ont toujours des déficits publics trop élevés", dans un premier commentaire sur la demande d'aide de la Grèce.
Le principal indice de confiance allemand Ifo a bondi en avril pour presque retrouver son niveau d'il y a deux ans, de quoi rassurer sur la santé de la première économie européenne mais les cambistes, obnubilés par la Grèce, n'ont pas semblé y trouver une raison suffisante pour racheter des euros.
La décision, jeudi, par l'agence d'évaluation financière Moody's de dégrader la note de la Grèce à "A3" avait été le principal déclencheur d'un nouveau plongeon de la monnaie unique, jusqu'à 1,3202 dollar, un plus bas depuis avril 2008.
La monnaie unique était déjà mal en point avant cette nouvelle, souffrant de craintes renouvelées d'un défaut de paiement de la Grèce, dont le déficit public de 2009 a été revu à la hausse par l'institut de statistiques européen Eurostat, à 13,6% du PIB (au lieu de 12,9%).
Certains opérateurs attendent par ailleurs le rapport du FMI aux ministres des Finances et banquiers centraux du groupe des pays riches et émergents du G20, réunis vendredi à Washington, sur la taxation du secteur financier.
Vers 13H30 GMT, la livre baissait face à l'euro, à 86,78 pence pour un euro comme face au dollar à 1,5301 dollar.
La monnaie helvétique baissait un peu face à l'euro, à 1,4338 franc suisse pour un euro, comme face au dollar à 1,0797 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a clôturé à 1.140 dollars au fixing du matin contre 1.133,75 dollars jeudi.
Le yuan chinois a clôturé à 6,8274 yuans pour un dollar contre 6,8264 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi
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13H30 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,3279 1,3293 EUR/JPY 125,01 124,23 EUR/CHF 1,4338 1,4332 EUR/GBP 0,8678 0,8634 USD/JPY 94,14 93,47 USD/CHF 1,0797 1,0776 GBP/USD 1,5301 1,5389