Le président du directoire du constructeur allemand Daimler a mis en garde contre un euro trop faible, après avoir longtemps pâti des cours élevés de la monnaie unique qui renchérissaient ses voitures à l'exportation, dans un entretien paru lundi.
"L'euro n'est pas faible actuellement", a déclaré Dieter Zetsche au Financial Times lundi. La devise européenne "était peut-être surévaluée auparavant", mais son repli doit désormais prendre fin. "Je ne souhaite pas qu'elle s'affaiblisse davantage", a-t-il dit.
Cette déclaration a de quoi surprendre alors que le constructeur de voitures haut de gamme s'est récemment plaint de la "faiblesse du dollar et d'autres monnaies importantes face à l'euro", dans son rapport annuel, publié début mars.
Le risque de change "concerne surtout les voitures Mercedes-Benz, dont les coûts de production se chiffrent principalement en euros, et qui se vendent en grande partie en devises étrangères", expliquait-il alors.
Fin 2009, Daimler avait même décidé de délocaliser une partie de sa production d'Allemagne aux Etats-Unis dès 2014, pour "rapprocher la production de (ses) marchés" et atténuer l'effet de l'euro fort sur ses coûts.
Mais pour M. Zetsche, la force de l'euro a du bon.
"Sur le long terme, je dis toujours deux choses : l'euro fort a été un bon terrain d'entraînement pour NOS entreprises. Elle a affaibli les faibles. La seconde est qu'une monnaie forte est le signe d'une économie forte".
La devise européenne s'est fortement dépréciée depuis début décembre, où elle s'échangeait au-dessus de 1,51 dollar pour un euro. Avec la crise grecque, elle a touché mardi dernier un plus bas depuis neuf mois et demi à 1,3436 dollar pour un euro.