L'euro reprenait du terrain face au dollar mardi, s'installant au-dessus de 1,37 dollar, soutenu par l'anticipation que l'Union européenne (UE) pourrait annoncer des mesures d'aide d'urgence à la Grèce.
Vers 10H00 GMT (11H00 à Paris), l'euro valait 1,3727 dollar contre 1,3648 dollar lundi vers 22H00 GMT.
L'euro progressait également face au yen à 123,15 yens contre 121,86 yens la veille.
Le dollar gagnait aussi du terrain face à la monnaie nippone à 89,71 yens contre 89,28 lundi soir.
"Le rebond de l'euro est alimenté par les spéculations grandissantes selon lesquelles les dirigeants européens pourraient annoncer jeudi des mesures de soutien à la Grèce", notait Lee Hardman, analyste de Bank of Tokyo-Mitsubishi.
En effet, Bruxelles accueillera jeudi les chefs d'Etat et de gouvernements de l'UE pour un sommet extraordinaire consacré à la crise économique et à la préservation du modèle social européen.
Ces espoirs d'intervention étaient renforcés par la confirmation mardi par un porte-parole de Banque centrale européenne (BCE) de la présence de son président Jean-Claude Trichet à ce sommet.
Ces spéculations pouvaient trouver un certain appui dans les commentaires du Commissaire général français à l'investissement René Ricol, qui a déclaré mardi qu'il est possible de prêter de l'argent à la Grèce pour l'aider à faire face à la crise.
Par ailleurs, l'économiste en chef de la Deutsche Bank, Thomas Mayer, la première banque allemande, a estimé mardi dans la presse allemande que l'UE devait, à titre exceptionnel, "tout ENTREPRENDRE pour stabiliser la Grèce et l'euro".
"Les aides à la Grèce doivent rester une exception sinon une crise sérieuse pourrait menacer l'Union monétaire", a-t-il cependant tempéré.
"Mais si un plan d'aide de l'Europe à la Grèce permettrait de soutenir un rebond de l'euro à court terme, il est peu probable qu'il modifierait la tendance plus durablement", prévenait M. Hardman.
"Un plan de soutien ne permettrait pas de régler les problèmes fondamentaux, et principalement que la Grèce et certains autres pays de la zone euro ne sont plus compétitifs", ajoutait-il.
Parmi les autres pays à risque, le Portugal et l'Espagne sont sous étroite surveillance du marché.
En Espagne, le secrétaire d'Etat à l'Economie José Manuel Campa a déclaré qu'une part réduite du déficit public de l'Espagne est d'origine structurelle.
M. Campa a démarré une tournée européenne pour convaincre les investisseurs que l'Espagne n'est pas en aussi délicate position que la Grèce.
"Nous sommes en plein milieu d'une crise économique importante, et cela provoque un déficit dont une partie s'explique par des raisons structurelles, mais dont la majeure partie est d'origine cyclique" et disparaîtra avec la crise économique, a-t-il déclaré dans cet entretien à l'AFP.
Vendredi, l'euro était tombé à son plus bas niveau face au billet vert depuis mai -chutant jusqu'à 1,3586 en cours de séance- et face au yen depuis avril, une baisse alimentée par les craintes que certains membres de l'union monétaire européenne ne puissent régler seuls leur problème de dette.
Vers 10H00 GMT, la livre britannique reculait face à l'euro à 88,12 pence pour un euro, mais était stable face au dollar à 1,5577 dollar.
La monnaie helvétique cédait du terrain face à l'euro à 1,4670 franc suisse pour un euro, mais progressait face au dollar à 1,0687 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or valait 1.068,65 dollars contre 1.064 dollars lundi soir.
Cours de mardi Cours de lundi
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10H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,3727 1,3648 EUR/JPY 123,15 121,86 EUR/CHF 1,4670 1,4648 EUR/GBP 0,8812 0,8756 USD/JPY 89,71 89,28 USD/CHF 1,0687 1,0733 GBP/USD 1,5577 1,5579