Un chercheur de l'Académie chinoise des Sciences sociales a estimé mercredi nécessaire de laisser le yuan s'apprécier "le plus tôt" possible, prônant même une réévaluation de 10%.
"Selon moi, le yuan est sous-évalué et doit être ajusté", a dit Zhang Bin à l'AFP en soulignant que "le plus tôt serait le mieux".
Selon ce chercheur d'un organisme sous l'égide du gouvernement, l'appréciation de la monnaie chinoise ne devrait pas affecter l'économie nationale.
"Nous pensons qu'une hausse de 10% est acceptable parce qu'elle ne devrait pas avoir d'impact important sur l'économie à court terme", a-t-il dit, à un moment où les partenaires commerciaux de la Chine accentuent les pressions pour une telle réévaluation.
Pour rééquilibrer l'économie, Zhan Bin prône une politique de taux de change plus flexible, "instrument de réforme structurelle important".
Dans un rapport sur son site internet mercredi, la Banque centrale de Chine a simplement réaffirmé, comme elle le fait depuis des années, son engagement "à améliorer le mécanisme de taux de change" mais de façon graduelle et contrôlable, pour "préserver la stabilité" de sa monnaie.
Fin décembre, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, avait lui-même déclaré que Pékin "ne cèderait pas" aux pressions des partenaires commerciaux de la Chine pour une réévaluation.
"Je pense qu'étant donné que cette année les principales devises du monde se sont dévaluées, le maintien de la valeur et de la stabilité de la monnaie chinoise constitue une contribution à (la stabilité économique de) la communauté internationale", avait-il déclaré.
La crise financière de 2008-2009, qui a entraîné une baisse de la demande étrangère pour les produits chinois, a toutefois mis en lumière la nécessité d'un rééquilibrage de l'économie chinoise trop portée par le commerce extérieur et les investissements, et pas assez par la consommation intérieure.
Les économistes arguent qu'une appréciation du yuan servirait ce but.
Mais pour ne pas pénaliser davantage ses exportateurs, le gouvernement a gardé un strict contrôle des taux de change, répétant l'importance "cruciale d'un yuan stable", pour sa propre économie comme pour la relance mondiale.
Après s'être apprécié de quelque 20% entre 2005 et 2008 face au dollar, le yuan a marqué le pas. Depuis l'été 2008, chevillé au billet vert, il en suit les accès de faiblesse, notamment vis-à-vis de l'euro.