L'euro accentuait son recul face au dollar mardi en milieu d'échanges européens, le dollar étant soutenu par des propos des présidents des banques centrales américaine et européenne sur la faiblesse du dollar.
Vers 14H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro reculait face au billet vert à 1,4887 dollar, contre 1,4972 dollar lundi soir vers 22H00 GMT.
Face au yen, la monnaie unique européenne reculait également à 132,93 yens contre 133,35 yens la veille.
Face à la devise nippone, le dollar progressait à 89,29 yens contre 89,05 yens lundi soir.
Lors d'une adresse au Club économique de New York, le président de la Réserve fédérale américaine Ben Bernanke a affirmé lundi qu'il surveillait étroitement le taux de change du dollar et que l'institution était "attentive aux implications de l'évolution de la valeur du dollar" pour sa politique.
M. Bernanke "a abordé au moins en partie les inquiétudes vis-à-vis de la faiblesse du dollar et son rôle de carburant pour le carry-trade", une pratique spéculative par laquelle les investisseurs empruntent des fonds dans des monnaies à faible taux d'intérêt comme le dollar et le yen pour financer des positions sur des monnaies à forts taux de rendement, notaient les analystes de Barclays Capital.
Il a toutefois "minimisé le degré de faiblesse du dollar, en notant qu'elle ne représentait qu'un essoufflement de la demande en valeurs refuge qui avait culminé au plus fort de la crise", commentaient les analystes de Citibank.
"La Fed se garde habituellement de tout commentaire sur le dollar et du coup ces commentaires suggèrent une inquiétude grandissante sur la récente dépréciation" du billet vert, soulignait Derek Halpenny, analyste chez Bank of Tokyo-Mitsubishi.
De son côté, le président de la BCE Jean-Claude Trichet a salué mardi les engagements des Etats-Unis pour lutter contre la faiblesse du dollar, qui pénalise la reprise mondiale.
"L'euro n'a pas été créé pour lutter contre le dollar" ou pour se substituer à lui comme monnaie de réserve internationale, mais pour "parachever le grand marché européen", a ajouté M. Trichet.
Par ailleurs, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn a appelé mardi la Chine à laisser sa monnaie, le yuan, s'apprécier le plus tôt possible, dans son intérêt et celui du reste de la planète.
"Le renminbi (yuan) est sous-évalué. Une réévaluation est dans l'intérêt de l'économie mondiale mais aussi de la Chine", a dit M. Strauss-Kahn au terme d'une visite de deux jours à Pékin.
"L'indexation du yuan sur le dollar implique que l'euro, ainsi que le yen, subissent tout le poids de la faiblesse du billet vert", explique en effet Jane Foley du cabinet Forex.com.
"Si la Chine ne permet pas au yuan de porter un peu de la faiblesse du dollar sous peu, alors l'euro pourrait repartir vers des plus haut", ajoutait-elle.
"Sans ajustement de la politique monétaire chinoise, la BCE pourrait avoir à agir pour essayer d'enrayer le rythme des gains de l'euro par rapport au dollar", continuait Jane Foley.
Vers 14H00 GMT, la livre progressait face à l'euro à 88,63 pence, mais reculait face au billet vert à 1,6795 dollar.
La monnaie helvétique reculait face à l'euro à 1,5112 franc suisse ainsi que face au billet vert à 1,0151 franc suisse.
L'once d'or a terminé à 1.131,75 dollars au fixing du matin contre 1.130 dollars lundi soir, après avoir dépassé pour la première fois lundi le seuil de 1.140 dollars, touchant avec un nouveau record historique de 1.143,60 dollars.
Le yuan chinois a fini à 6,8266 dollars contre 6,8269 dollars lundi.
Cours de mardi Cours de lundi
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14H00 GMT 22H00 GMT
EUR/USD 1,4887 1,4972 EUR/JPY 132,93 133,35 EUR/CHF 1,5112 1,5086 EUR/GBP 0,8863 0,8898 USD/JPY 89,29 89,05 USD/CHF 1,0151 1,0072 GBP/USD 1,6795 1,6818