Le ministre des Finances zimbabwéen, Tendai Biti, a menacé de démissionner si on lui imposait de réintroduire la monnaie locale, abandonnée en janvier dans un contexte d'hyperinflation record, rapporte lundi le quotidien gouvernemental The Herald.
"Si quelqu'un me demandait de reprendre le dollar zimbabwéen, cela entraînerait un vide au 6e étage du siège du gouvernement et je retournerais travailler dans mon cabinet d'avocats", a déclaré le ministre, cité par le Herald.
Le président Robert Mugabe a laissé entendre dès juin qu'il souhaitait un retour de la monnaie nationale, arguant qu'une partie de la population n'avait pas accès aux devises étrangères.
"Le dollar zimbabwéen a été un instrument d'arbitrage et de prédation. C'est devenu un instrument de vol et on ne peut pas laisser faire ça", a rétorqué Tendai Biti.
Ce débat n'est qu'un des nombreux sujets de dispute entre le parti du président Mugabe et son ancienne opposition --dont fait partie M. Biti-- arrivée au pouvoir en février dans le cadre d'un accord de partage du pouvoir.
Ce gouvernement d'union a été mis en place après des mois de crise politique pour relever une économie exsangue, caractérisée par une hyperinflation de plusieurs milliards de pour cent, selon les économistes.
Cette inflation avait vidé le dollar zimbabwéen de toute valeur et les habitants ont petit à petit pris l'habitude d'utiliser des devises étrangères. L'abandon de la monnaie nationale a été officiellement entériné en début d'année et a permis une chute des prix dans ce pays où les magasins sont de nouveau achalandés.