Le Premier ministre letton Valdis Dombrovskis a exclu jeudi une dévaluation de la monnaie nationale, le lat, prônée par le Fonds monétaire international (FMI), mais déconseillée par la Commission européenne.
"Le Fond monétaire international n'a pas d'objections à dévaluer le lat, alors que la Commission européenne, la Banque de Lettonie et le gouvernement ne soutiennent pas cette solution", a déclaré le chef du gouvernement letton cité par l'agence balte BNS.
"Il s'agit là d'une pierre d'achoppement dans les discussions avec le FMI", a-t-il ajouté.
En 2005, la Lettonie avait arrimé le lat à la monnaie européenne, avec pour but d'entrer dans la zone euro. Cette décision a récemment contraint la banque centrale à soutenir le lat, alors que l'économie du pays s'enfonce dans la récession.
La déclaration du Premier ministre est intervenue quelques heures avant sa rencontre à Riga avec des représentants du FMI.
A l'issue de cette rencontre, M. Dombrovskis s'est borné à déclarer que son cabinet allait s'employer à maintenir la discipline budgétaire en restructurant le secteur public, et qu'il proposerait des amendements au budget d'ici au mois de mai.
A la fin de l'année dernière, la Lettonie avait demandé et obtenu une aide financière de 7,5 milliards d'euros de la part du FMI, de l'UE et d'autres prêteurs dont la Suède.
Cependant, pour bénéficier de ce prêt, le pays balte s'est engagé à lancer une politique d'austérité afin de maîtriser son déficit budgétaire. Les ministres des Finances de l'UE ont alors sommé Riga de maintenir en 2009 le déficit sous le seuil de 5,3% du PIB.
Investi par le Parlement le 12 mars, le gouvernement de Dombrovskis avait d'abord souhaité convaincre les prêteurs de relever la barre à 7% du PIB.
La Lettonie, une ex-république soviétique de 2,3 millions d'habitants qui a adhéré à l'UE en 2004, a connu jusqu'en 2007 des taux de croissance à deux chiffres. Mais son économie s'est effondrée l'an dernier sous le poids de l'inflation et de la crise mondiale.