Réseau ferré de France (RFF) va confier au groupe français de BTP Vinci la construction et l'exploitation de la ligne de trains à grande vitesse Tours-Bordeaux, un contrat de 7,8 milliards d'euros, a annoncé jeudi le gestionnaire du réseau ferroviaire français.
RFF avait sélectionné le 30 mars le groupement Lisea --piloté par Vinci, associé à la Caisse des dépôts et à l'assureur Axa-- pour négocier ce contrat de concession d'une durée de cinquante ans. Le groupe était opposé aux deux autres majors du BTP français, Bouygues et Eiffage.
Le contrat comprend le financement, la conception, la construction, l'exploitation et la maintenance de la ligne nouvelle, aux risques et périls du concessionnaire. Sa finalisation est attendue à l'automne.
Maillon de la future ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV SEA), le tronçon Tours-Bordeaux s'inscrit dans le prolongement de la ligne Paris-Tours existante.
Long de 302 km (auxquels s'ajoutent 38 km de raccordements aux lignes classiques), il doit mettre Bordeaux à deux heures et cinq minutes de Paris fin 2016. Les travaux doivent démarrer fin 2011.
Le chantier devrait selon RFF permettre la création de 60.000 emplois (temps pleins annuels), directs et indirects, sur la durée des travaux.
Le montage financier est complexe: côté public, RFF doit apporter 2 milliards d'euros et l'Etat 1,7 milliard, de même qu'un groupe de 57 collectivités locales concernées, a précisé RFF. Quant au consortium privé, il mettra 2,4 milliards sur la table, qui seront remboursés par les péages (droits de circulation des trains) qu'il percevra pendant cinquante ans.
Le Tours-Bordeaux est le deuxième projet d'infrastructures ferroviaires construit en France grâce à un partenariat public-privé (PPP), après la ligne transfrontalière réalisée par les groupes de BTP Eiffage et ACS Dragados entre Perpignan et Figueras (Catalogne).
RFF prévoit également de confier au privé la construction du tronçon reliant Le Mans à Rennes (182 km et 32 km de raccordements), estimée à 3,4 milliards d'euros, et le contournement de Nîmes et Montpellier (80 km avec les raccordements, pour 1,6 milliard d'euros).
Bouygues, Eiffage et Vinci sont également sur les rangs pour ces contrats, qui devraient être attribués respectivement à la fin de l'année et au début 2011.