Credit Suisse (-7,3% à 23,72 francs suisses) sous-performe un secteur bancaire pourtant mal en point (-5% pour l'indice Stoxx 600 des banques) en raison de résultats trimestriels décevants. Dans un contexte difficile pour le secteur bancaire, la banque helvète a annoncé de nouvelles mesures de réduction des coûts, qui passeront par une réduction d'environ 3% des effectifs, soit 1500 potes. Credit Suisse vise 800 millions de francs d'économies de coûts d'ici fin 2013. En prenant en compte les mesures déjà annoncées, la banque souhaite réduire ses coûts de 2 milliards de francs.
Ces économies toucheront en priorité la banque d'investissement. Dans cette activité, la banque souhaite réduire de moitié, d'ici à 2014, les actifs pondérés en fonction des risques.
Au troisième trimestre, Credit Suisse a réalisé un bénéfice net de 683 millions de francs, en hausse de 12%. Les analystes interrogés par Reuters visaient en moyenne 1,1 milliard de francs. Son activité de Banque privée a connu une chute de 78% de son bénéfice imposable à 183 millions de francs tandis que son activité de banque d'investissement a essuyé une perte avant impôts de 190 millions, contre un bénéfice de 395 millions au troisième trimestre 2010. Le bénéfice imposable de son activité de gestion d'actifs a reculé de 32% à 92 millions de francs suisses.
Commentant ces résultats, Brady W. Dougan, directeur général, a déclaré: «Durant le troisième trimestre, nous avons connu un ENVIRONNEMENT difficile marqué par un degré élevé d'incertitude, un faible niveau du volume d'affaires clientèle et une volatilité extrême du marché ».
La banque suisse a enregistré un flux net de capitaux de 7,1 milliards de francs au troisième trimestre. Ce flux net s'est élevé à 7,4 milliards dans la banque privée et à 200 millions dans la gestion d'actifs. Cette performance est inférieure aux attentes des investisseurs, qui anticipaient respectivement 9,23 milliards au niveau de la banque privée et 2,64 milliards pour la gestion d'actifs.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
La réduction de la taille de leur bilan est à l'ordre du jour pour les banques françaises, qui souhaitent rassurer les marchés financiers. BNP Paribas a annoncé une réduction de 10% de la taille de son bilan d'ici à la fin 2012, et sa volonté de limiter sa dépendance aux refinancements en dollars. Cette décision implique la cession d'environ 70 milliards d'actifs d'ici à la fin de l'année prochaine. Quant à la Société Générale, elle désire intensifier les cessions dans son portefeuille d'actifs toxiques, déjà réduit de 8 MdEUR depuis début 2011. D'ici à fin 2012, la banque espère parvenir à une économie supplémentaire de 60 MdUSD de financement. Le modèle des banques françaises, historiquement basé sur le financement, évolue donc avec la crise financière. BNP Paribas et la Société Générale souhaitent toutes deux réduire certains types de crédits en dollars, comme les crédits export, trop coûteux en fonds propres et en liquidités, et qui s'inscrivent dans leur activité BFI (banque de financement et d'investissement).