Altran a dévoilé un chiffre d'affaires consolidé de 361 millions d'euros au troisième trimestre contre 344,9 millions d'euros sur la même période en 2010, soit une hausse de 8,4%. L'effet périmètre est négatif de 2%, les jours ouvrés ont un impact négatif de 1,4% et l'évolution des changes est également négative de 0,3%, précise le groupe. Au 30 septembre 2011, l'effectif total du groupe s'établit à 17 728 collaborateurs, en hausse nette par rapport au 30 juin 2011 de 226 personnes.
Le taux de facturation du 3ème trimestre 2011 s'élève à 83,8 % contre 83,1 % à la même période l'année dernière. Hors Arthur D. Little, ce taux est de 84,7 % au 3ème trimestre 2011.
La demande des clients reste soutenue hors secteur financier et le groupe anticipe toujours une croissance de ses activités sur le dernier trimestre de 2011, écrit-il.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
-La nomination d'une nouvelle équipe de direction, début juin 2011, a été plutôt bien perçue ;
- Des mesures pour restaurer la confiance de la communauté financière ont été prises, comme la création d'un comité d'audit et la nomination d'administrateurs indépendants. Elles devraient être encore renforcées par la nouvelle direction ;
- Altran possède, selon les analystes, l'attractivité d'un dossier à « tiroirs » : annonces stratégiques, cessions, acquisitions...
- Le redressement de la rentabilité opérationnelle du groupe est en cours grâce à une relance de la croissance organique et un abaissement des charges indirectes ;
-Le groupe s'est fortement désendetté.
Les points faibles de la valeur
- Le changement de direction en juin 2011, à l'initiative d'Apax, le principal actionnaire, a surpris le marché. Les investisseurs s'inquiètent de possibles nouveaux départs à des postes clés qui pourraient déstabiliser les équipes alors que le plan de redressement commence tout juste à porter ses fruits ;
- D'une manière générale, les phases de transition managériales dans les services sont toujours sensibles ;
- La dégradation de l'ENVIRONNEMENT macroéconomique pourrait perturber les ambitions du management en termes de cession d'actifs ;
- Le groupe subit la pression sur les prix, imposée par ses clients. Parallèlement, l'inflation des salaires des ingénieurs du groupe est à surveiller ;
- Certains analystes estiment que le groupe va mettre du temps à s'adapter au changement de configuration dans l'automobile, qui est l'un de ses secteurs de prédilection ;
- Les analystes attendent également une amélioration de la communication financière ;
- Altran ne verse aucun dividende et n'a pas pour projet d'en verser un.
Comment suivre la valeur
- Altran est une valeur très volatile en Bourse.
- C'est aussi une valeur de « recovery ». Le titre reste donc soumis à la capacité du groupe à confirmer son redressement ;
- La stratégie que va mettre en place la nouvelle direction sera, à ce titre, très suivie. Le nouveau PDG, Philippe Salle, devrait présenter fin 2011 son plan stratégique à HORIZON 2015 ;
- Les catalyseurs sur le titre sont : l'accélération de la croissance organique, le renforcement en Allemagne, marché majeur pour le groupe, la cession des entités qui sous-performent (comme le Brésil), et la poursuite de l'amélioration du taux de facturation ;
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité ;
- La qualité des solutions mises en place pour favoriser la mobilité des ingénieurs est décisive dans les périodes de difficultés conjoncturelles ou sectorielles.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
D'après les données du Syntec numérique, représentant la profession, le marché français de l'informatique devrait croître de 3,5% en 2011 (contre -4% en 2009 et +1,5% en 2010). Bénéficiant d'une meilleure visibilité, les SSII françaises sont tentées par la croissance externe pour se spécialiser, notamment dans le «cloud computing» (informatique à distance). L'objectif de ces opérations n'est plus la course à la taille critique, comme durant la décennie précédente, mais plutôt la spécialisation. Atos vient de finaliser le rachat de l'informatique de Siemens (SIS), qu'il a acquis en décembre dernier pour 850 MEUR. Selon le dirigeant du groupe, Thierry Breton, cette opération relève d'un projet industriel grâce auquel Atos sera doté d'environ 40 centres de données abritant plus de 90 000 serveurs dans le monde. Capgemini a quant à lui réalisé six acquisitions depuis le début de l'année, souhaitant se distinguer de ses concurrents en acquérant de nouvelles compétences.