Iliad a progressé de 3,67% à 83,72 euros vendredi, ce qui a classé la maison mère de Free, le fournisseur d'accès internet et futur quatrième opérateur de téléphonie mobile français parmi les plus fortes progressions du marché SRD. L'arrivée d'un nouvel opérateur à côté d'Orange, SFR et Bouygues Telecom a été annoncée ce matin par l'ARCEP. Iliad a déboursé 240 millions d'euros pour obtenir cette licence. Cette annonce est accompagnée du relèvement de la recommandation de Morgan Stanley sur le titre à Supondérer, selon une source de marché.
« L'arrivée de ce nouvel acteur devrait avoir un effet favorable sur la dynamique du marché de la téléphonie mobile, et, plus généralement, devrait être un facteur positif pour le développement des services de communications électroniques », a déclaré l'Autorité de régulation des télécoms.
Elle a précisé que Free Mobile envisageait de proposer au consommateur des offres claires et innovantes à des tarifs compétitifs de nature notamment à faciliter l'accès à l'Internet mobile. Il s'est ainsi engagé à commercialiser au lancement, une offre permettant pour un montant inférieur à 20 euros par mois de bénéficier de plus de trois heures d'appel vers les fixes et les mobiles en métropole.
A la différence des opérateurs existants, Free Mobile ne prévoit pas de subventionner les terminaux, mais compte proposer une gamme de terminaux à prix coûtant avec possibilité d'étaler le paiement sur plusieurs mois.
Free Mobile s'engage enfin à ouvrir commercialement son réseau mobile au plus tard deux ans après la délivrance de l'autorisation et à couvrir, d'ici huit ans, au moins 90% de la population par son réseau 3G.
Lors d'une conférence de presse, l'arcep a indiqué qu'Iliad pourrait financer son projet dans la téléphonie mobile avec ses propres ressources, mais qu'il n'excluait pas une augmentation de capital.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Arcep : La loi de régulation postale, entrée en vigueur fin mai 2005, a rebaptisé l'Autorité de régulation des télécoms (ART) en Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) et a étendu ses compétences au secteur postal, portant son collège de 5 à 7 membres.
Structure indépendante à l'égard des différents opérateurs présents sur le marché, elle a pour objectifs :
- la neutralité : l'Etat, en étant actionnaire de France Télécom, ne peut être également régulateur du marché, dans un souci d'impartialité à l'égard de tous les acteurs du marché ;
- la continuité : le régulateur a pour mission de favoriser le développement durable du marché au bénéfice des utilisateurs ;
- l'efficacité : indépendante, l'Autorité dispose de compétences qui ne se rattachent pas aux formes traditionnelles d'intervention du pouvoir exécutif. Le règlement des litiges, la conciliation et le pouvoir de sanction figurent ainsi parmi les éléments décisifs d'une régulation efficace.
Les points forts de la valeur
- Iliad est profitable depuis de nombreuses années, grâce à une gestion saine et l'absence d'investissements hasardeux durant la période de la bulle internet.
- Iliad renouvelle sa candidature pour la quatrième licence mobile 3G. S'il remporte la licence, Iliad souhaite casser les prix et proposer une offre simple. Iliad pourrait reproduire dans la téléphonie mobile son succès dans l'Internet.
- Parallèlement, le groupe développera son maillage de fibre optique pour 1 milliard d'euros d'ici à 2012.
- Iliad n'est pas endetté.
Les points faibles de la valeur
- L'ENVIRONNEMENT concurrentiel instable et la position de challenger d'Iliad sont des facteurs de fragilité.
- Dans l'adsl les concurrents ont rattrapé leur retard initial sur Free. Toute nouvelle innovation coûtera de plus en plus cher.
- Iliad est le seul candidat à la quatrième licence de téléphonie mobile. Mais il n'y a aucune certitude dans ce dossier, tant les enjeux politiques et économiques sont importants. Le groupe a déjà essuyé un échec en 2007.
- L'engagement dans la 3G sera coûteux : le montant de la licence s'élève à 240 millions d'euros, avec un réseau à construire évalué à environ un milliard d'euros.
- Les investissements prévus dans la fibre optique pourront, dans un premier temps, affecter le taux de croissance des marges de l'opérateur.
Comment suivre la valeur
- La valorisation d'Iliad dépend fortement de la croissance de la base d'abonnés ADSL et des services optionnels de la Freebox. Mais l'engouement des Français pour le haut débit ne se dément pas.
- Le titre présente un intérêt spéculatif : Iliad pourrait intéresser à terme un opérateur télécoms à la recherche de parts de marché en France.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Internet - FAI et sites internet
En France, comme dans le monde, les réseaux de télécommunication en fibre optique, qui permettent l'accès à Internet à " très haut débit ", ont beaucoup de mal à se substituer aux infrastructures existantes. Fin 2008, 48 millions d'abonnement à ces réseaux existaient dans le monde. Selon l'institut Idate, il devrait y en avoir environ quatre fois plus en 2014. Sur notre territoire, si 5,4 millions de foyers étaient raccordables en juin 2009, seuls 253.000 d'entre eux étaient réellement abonnés. Combattre la « fracture numérique » et généraliser la couverture nationale en fibre optique est le grand défi que se sont fixé les autorités. Les experts s'accordent à dire qu'entre 25 et 40 milliards d'euros sur dix ans seront nécessaires pour généraliser le très haut débit en France. Les opérateurs télécoms ne parviendront pas, à eux seuls, à financer cette dépense. C'est pourquoi une part de l'emprunt national, qui devrait être lancé en 2010, pourrait y être consacrée. La secrétaire d'Etat chargée de l'Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet, espère pouvoir récolter entre 3 et 5 milliards d'euros.