Le secteur de la téléphonie britannique pourrait être le théâtre d'une véritable guerre des prix dans les semaines à venir. En effet, T-Mobile UK, la filiale britannique de Deutsche Telekom, serait au centre de bien des convoitises selon les informations du Financial Times. Le quotidien révèle que cet opérateur, qui suscite l'intérêt de Vodafone (- 2,85% à 116,10 pence), pourrait faire l'objet d'une offre de la part de Telefonica (- 1,59% à 16,06 euros).
L'espagnol est aujourd'hui numéro un en Grande-Bretagne à travers sa filiale O2 qui détient une part de marché de 27%, mais il redoute que son concurrent Vodafone ne lui ravisse sa position grâce à une acquisition de T-Mobile UK. Le britannique, qui détient aujourd'hui 25% du marché, pourrait voir sa part du gâteau bondir à 40% s'il concluait un rachat.
France Télécom pourrait également s'inviter dans le dossier : le français envisagerait, toujours selon les informations du FT, de créer une joint-venture entre sa filiale britannique Orange et T-Mobile UK.
De son côté, Deutsche Telekom souhaiterait de se débarrasser de cette filiale, dont les performances laissent à désirer depuis plusieurs années. Cette cession est évaluée entre 3 et 4 milliards d'euros par les analystes.
A noter que tout deal entre Vodafone et T-Mobile UK serait observé avec beaucoup d'attention par les autorités de régulation, qui pourraient voir d'un mauvais oeil qu'un opérateur mette la main sur 40% du marché.
Un accord pourrait toutefois être trouvé selon les analystes, qui rappellent que les premiers opérateurs mobiles en France, en Italie et en Espagne, détiennent chacun une part égale ou supérieure à 40% du marché.
(An.P)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les acteurs du secteur pourraient devoir compter avec un nouveau concurrent. En effet, Iliad, la maison mère de Free, est candidate à la quatrième licence de téléphonie mobile. Le fournisseur d'accès à internet a déjà promis des tarifs très intéressants pour les appels sur mobile. Cette stratégie entraînerait une guerre des prix mais aussi une baisse de la part de marché d'Orange, SFR et Bouygues. Certains analystes considèrent que Free pourrait gagner 10% du marché d'ici à 2015. La plupart estiment que Bouygues court le risque le plus grand de voir sa position se détériorer. Par ailleurs, à l'occasion de l'arrivée sur le marché français des premiers téléphones équipés d'«Android », le système d'exploitation de Google, la compétition entre Orange et SFR est relancée. Le premier distribue déjà le «HTC Dream », premier modèle à avoir été lancé. Le second, profitant d'un accord signé par son actionnaire Vodafone, lancera fin avril le « HTC Magic », un modèle plus récent.