Vodafone perd 5,06% à 121 pence après avoir annoncé que les résultats du nouvel exercice entamé début avril pourraient reculer. Comme le récent profit warning de Deutsche Telekom l'a montré, le secteur pourtant défensif des opérateurs télécoms n'a pas été épargné par la crise. Ses clients grand public limitent leurs appels et leurs envois de messages, tandis que les clients professionnels font de même pour leurs déplacements. L'heure est donc à la réduction des coûts pour préserver la rentabilité. Vodafone va lui accélérer l'application de son programme d'économies d'un milliard de livres.
Sur l'exercice, clos fin mars, Vodafone a réalisé un résultat opérationnel ajusté de 11,8 milliards de livres, en progression de 16,7%, pour un chiffre d'affaires de 41 milliards de livres, en hausse de 15,6%. Le groupe a bénéficié de l'affaiblissement de la livre sterling qui lui avait permis de relever ses objectifs annuels en février. Cette performance est conforme aux attentes des analystes. Cette publication a aussi été marquée par 5,9 milliards de livres de charges pour dépréciations liées principalement à ses activités en Espagne.
« Ces résultats montrent l'impact des mesures précoces que nous avons prises pour faire face aux conditions économiques actuelles et soulignent les avantages tirés de notre diversification géographique », a déclaré Vittorio Colao, directeur général de Vodafone.
Ne trouvant plus la croissance sur les marchés matures d'Europe de l'Ouest, Vodafone est allé la chercher dans les pays émergents. Il a ainsi racheté l'indien Essar en 2007.
Vittorio Colao a précisé que le plan d'économie d'un milliard de livres était en avance sur le calendrier et qu'il comptait en accélérer sa mise en oeuvre. L'opérateur souhaite en réaliser plus de 65% au cours de l'exercice en cours.
Pour l'exercice en cours, l'opérateur télécoms vise un free cash flow compris entre 6 et 6,5 milliards de livres et sur un résultat opérationnel de 11 à 11,8 milliards de livres, hors charges de dépréciations.
Vodafone s'attend à des conditions opérationnelles difficiles en Europe centrale et de l'Ouest. Le chiffre d'affaires pour les voix et les messages devrait y reculer tandis que l'activité données (Internet, musique...) devrait, elle, continuer de croître. La croissance devrait provenir des pays émergents grâce à l'augmentation du taux de pénétration.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les acteurs du secteur pourraient devoir compter avec un nouveau concurrent. En effet, Iliad, la maison mère de Free, est candidate à la quatrième licence de téléphonie mobile. Le fournisseur d'accès à Internet a déjà promis des tarifs très intéressants pour les appels sur mobile. Cette stratégie entraînerait une guerre des prix mais aussi une baisse de la part de marché d'Orange, SFR et Bouygues. Certains analystes considèrent que Free pourrait gagner 10% du marché d'ici à 2015. La plupart estiment que Bouygues court le risque le plus grand de voir sa position se détériorer. Par ailleurs, à l'occasion de l'arrivée sur le marché français des premiers téléphones équipés d'«Android », le système d'exploitation de Google, la compétition entre Orange et SFR est relancée. Le premier distribue déjà le «HTC Dream », premier modèle à avoir été lancé. Le second, profitant d'un accord signé par son actionnaire Vodafone, lancera fin avril le « HTC Magic », un modèle plus récent.