AT&T (+ 0,48% à 25,37 dollars) et Verizon (+ 0,26% à 29,92 dollars) figurent parmi les rares progressions de l'indice Dow Jones. Vendredi soir, les deux opérateurs télécoms ont annoncé des cessions d'actifs croisées. AT&T va débourser 2,35 milliards de dollars en numéraire pour racheter des actifs dans la téléphonie mobile dans des zones rurales. Ces cessions avaient été réclamées par l'autorité de régulation des télécoms à Verizon Wireless afin de donner son feu vert au rachat d'Alltel. Cette opération est finalisée depuis janvier.
Dans le détail, AT&T va acheter des licences, les réseaux et un portefeuille de 1,5 million d'abonnés dans 79 zones de services, principalement dans les zones rurales de 18 Etats. Cette transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre. AT&T s'attend à ce que les coûts d'intégration des réseaux, d'amortissement des immobilisations incorporelles et de migration des abonnés aient un impact dilutif d'environ 6 cents par action la première année après la finalisation de la transaction.
En parallèle, AT&T a annoncé la cession de cinq zones de service en Louisiane et au Mississipi à Verizon Wireless pour 240 millions de dollars. Cette opération s'inscrit dans le cadre du rachat de l'opérateur Centennial par AT&T. Cette vente permettra de régler certains problèmes de doublons entre le réseau de Centennial et celui d'AT&T. La vente de ces actifs est conditionnée à la finalisation de l'acquisition de Centennial. Celle-ci est espérée au quatrième trimestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Selon l'institut Gartner, la chute des ventes mondiales de téléphones mobiles (-4,6% au quatrième trimestre 2008) devrait se poursuivre en 2009, avec un recul de 4%. La demande ne devrait se stabiliser qu'en 2010. Certains sont encore plus pessimistes. Ainsi Nokia anticipe un recul de 10% cette année. Il a été rejoint par Sony Ericsson qui, confronté à un recul de son activité sur le début de l'année, a revu ses prévisions à la baisse. Certains analystes considèrent même que la contraction du marché pourrait atteindre 13%. Du côté des réseaux, la situation n'est pas plus réjouissante. Pour préserver leur rentabilité, les opérateurs réduisent leurs investissements dans les infrastructures. Ces décisions vont peser sur les performances d'acteurs comme Alcatel-Lucent. Le canadien Nortel vient, lui, de se déclarer en faillite. Quant au leader mondial des infrastructures mobiles, Ericsson, il va supprimer 5000 emplois pour faire face à une année très difficile.
Opérateurs télécoms
Les acteurs du secteur pourraient devoir compter avec un nouveau concurrent. En effet, Iliad, la maison mère de Free, est candidate à la quatrième licence de téléphonie mobile. Le fournisseur d'accès à internet a déjà promis des tarifs très intéressants pour les appels sur mobile. Cette stratégie entraînerait une guerre des prix mais aussi une baisse de la part de marché d'Orange, SFR et Bouygues. Certains analystes considèrent que Free pourrait gagner 10% du marché d'ici à 2015. La plupart estiment que Bouygues court le risque le plus grand de voir sa position se détériorer. Par ailleurs, à l'occasion de l'arrivée sur le marché français des premiers téléphones équipés d'«Android », le système d'exploitation de Google, la compétition entre Orange et SFR est relancée. Le premier distribue déjà le «HTC Dream », premier modèle à avoir été lancé. Le second, profitant d'un accord signé par son actionnaire Vodafone, lancera fin avril le « HTC Magic », un modèle plus récent.