Le chiffre d'affaires consolidé de Vinci s'est établi à 15,7 milliards d'euros au premier semestre 2008, en hausse de 15%, +6,1% à structure comparable. «Après un premier trimestre 2008 très dynamique, qui avait bénéficié d'effets de calendrier favorables, l'activité est restée soutenue au deuxième trimestre, avec une progression de 13,2% par rapport à la même période en 2007 incluant une croissance organique de 5%», a expliqué le groupe de concessions et de travaux publics. Le carnet de commandes au 30 juin est de 22,7 milliards d'euros, en hausse de 5% par rapport au 31 décembre 2007.
En France, le chiffre d'affaires semestriel a atteint 10,1 milliards d'euros, soit une augmentation de 9,2%, +5,7% à structure comparable. A l'international, le chiffre d'affaires semestriel s'est élevé à 5,6 milliards d'euros, en hausse de 27%, +6,9% à périmètre et changes constants.
Soulignant la bonne performance d'activité réalisée au premier semestre et le niveau élevé du carnet de commandes, Vinci s'attend à une progression du chiffre d'affaires consolidé sur l'ensemble de l'année 2008 qui devrait rester proche de 10%. Cette prévision tient compte du fléchissement du trafic autoroutier, a précisé le groupe.
EN SAVOIR PLUS
ACTIVITE DE LA SOCIETE
Né en 2000 de la fusion de la SGE et de Groupe GTM, Vinci est le numéro un mondial des concessions, de la construction et des services associés. Présent dans plus de cent pays, le groupe est organisé autour de quatre pôles opérationnels: Vinci Concessions, Vinci Energies, Vinci Routes (Eurovia) et Vinci Construction. En décembre 2005, Vinci a été désigné par l'Etat pour la reprise de sa part de 50,4 % dans le groupe d'autoroutes ASF, pour un prix de 50 euros par action. Fort de l'acquisition d'ASF, il a réalisé en 2006 un chiffre d'affaires de 26 milliards d'euros en augmentation de 10,7%. Le groupe table une progression du chiffre d'affaires consolidé de 10% sur l'ensemble de l'année 2007 avant intégration de Solétanche Bachy et d'Entrepose Contracting. En 2007, Vinci a acquis Solétanche Bachy, un spécialiste des techniques pour l'amélioration des sols et Entrepose Contracting, spécialiste de la conception et la réalisation de projets clefs en main dans l'industrie du pétrole, du gaz, et de l'énergie. A la surprise générale, début janvier, François Pinault, via sa holding Artémis, a pris 5,1% du capital de Vinci. S'il s'agit officiellement d'un simple investissement financier amorcé depuis quelques mois. Début septembre, il ne détiendrait plus que 4,98% du capital.
FORCES ET FAIBLESSES DE LA VALEUR
Les points forts de la valeur
- Le groupe a de quoi séduire les investisseurs : avec un capital très éclaté, il a déjà été au coeur de rumeurs de rachat par LBO.
- La dynamique du marché de la construction et l'essor des PPP (Partenariats Public Privé) sont autant d'atouts dans les mains du groupe.
- Les fondamentaux du groupe sont excellents. L'acquisition d'ASF a renforcé le profil du groupe qui dégage désormais un peu moins des 2/3 de son Ebit et de son cash-flow opérationnel à travers les concessions.
- La société dispose d'un portefeuille d'activités très diversifié, qui lui permet de réduire sa sensibilité aux cycles économiques. En outre, les activités de concessions, très fortement renforcées par l'acquisition des ASF, assurent des revenus récurrents.
- Dans l'activité Construction, Vinci est très sélectif, privilégiant les marges, c'est-à-dire les contrats rentables, au détriment des volumes.
- Le groupe mène une politique active de distribution de dividende et de rachat d'actions.
Les points faibles de la valeur
- Le caractère très morcelé de son actionnariat. François Pinault avec un peu moins de 5% de participation est l'un des principaux actionnaires du groupe, au côté du Crédit Agricole (6,40%) et de l'homme d'affaires Romain Zaleski (2%).
- Le groupe n'est pas encore assez implanté dans les pays en forte croissance.
COMMENT SUIVRE LA VALEUR
- L'activité Construction de Vinci est notamment sensible à l'évolution du secteur BTP, ainsi qu'à l'évolution des dépenses de l'Etat en matière d'aménagement du territoire, comme l'ensemble du secteur du BTP, ainsi qu'à la conjoncture économique, au niveau des taux d'intérêt (coût du crédit) et au climat (plus ou moins propice aux lancements de chantiers).
- Dans le sillage de l'acquisition des ASF, Vinci va lancer d'ici quelques mois une augmentation de capital qui ne devrait pas excéder 30 % du montant total de l'opération (8,9 à 9,1 milliards d'euros).
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - BTP
Selon le gouvernement, le secteur du bâtiment et des travaux publics (BTP) devrait, en 2008, enregistrer une hausse de son chiffre d'affaires comprise entre 1,2% et 2,1%. C'est moins que l'an passé où l'activité du secteur avait progressé de 4,2%. Suite à ce ralentissement, les créations d'emplois devraient se situer entre 17000 à 28000, correspondant à une hausse de l'emploi limitée à 1,1% ou 1,7%. En 2007, les effectifs avaient progressé de 4,3%. Néanmoins certains professionnels, tels Eiffage, sont optimistes, au regard de nouveaux marchés qui s'ouvrent, à la fois suite au lancement du plan de rénovation des universités mais aussi des nouvelles exigences liées au Grenelle de l'environnement. Dix campus universitaires vont pouvoir bénéficier des 3,7 milliards d'euros tirés de la vente de 2,5% du capital d'EDF pour se moderniser. Cette opération va représenter une réelle opportunité pour les majors du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage, Spie Batignolles) mais aussi pour les entreprises de taille plus modeste telles que Rabot-Dutilleul, Fayat, Léon Grosse ou Demathieu & Bard.