Ericsson rebondit de 5,2% à 68,9 couronnes suédoises après avoir cédé 4,4% hier. L'équipementier télécoms suédois bénéficie de la publication de résultats meilleurs que prévu au troisième trimestre. Le concurrent d'Alcatel-Lucent s'est montré prudent sur le quatrième trimestre, mais cela ne constitue pas une surprise. Les investisseurs s'inquiètent déjà depuis plusieurs semaines d'un ralentissement des investissements des opérateurs télécoms en raison des incertitudes économiques.
Les analystes ont ainsi commencé à réduire leurs prévisions de résultats pour les acteurs du secteur.
Au troisième trimestre, Ericsson a réalisé un résultat opérationnel, hors co-entreprises, en hausse de 2% à 6,3 milliards de couronnes suédoises (692 millions d'euros). Les analystes sondés par Reuters anticipaient en moyenne 5,75 milliards. La marge opérationnelle a cependant reculé à 11,3% contre 13% un an plus tôt à la même époque. Le chiffre d'affaires s'est élevé à 55,5 milliards de couronnes, en progression de 17%. Là encore les analystes ont été pris de cours car ils prévoyaient en moyenne 52,9 milliards.
La marge brute, une mesure de la rentabilité très suivie par les investisseurs, est ressortie à 35%, à comparer avec 39% au troisième trimestre 2010. La rentabilité du groupe a été pénalisé par l'accélération de projets de modernisation des réseaux en Europe où les prix sont sous pression, mais également par la baisse des revenus bien margés tirés de la technologie CDMA (norme américaine) aux Etats-Unis. Ericsson a averti que les projets de modernisation des réseaux en Europe devraient encore être en hausse au quatrième trimestre.
En matière de perspectives, la firme suédoise a adopté un ton prudent pour le quatrième trimestre. Ericsson n'exclut pas un attentisme de la part des opérateurs télécoms en matière d'investissement à court terme. Ces commentaires font écho à ceux de son concurrent américain, Juniper Networks, mardi soir.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
La course à l'innovation s'intensifie. Ainsi, HTC a récemment proposé deux nouveaux modèles de smartphones («Radar» et «Titan»), qui utilisent la dernière version de l'OS Windows Phone. Le constructeur taîwanais souhaite renforcer son partenariat avec Microsoft pour concevoir des appareils grand public et se distinguer de la concurrence. Il cherche à diversifier son offre avec sept modèles fonctionnant avec Windows Phone et une dizaine avec Android (le système d'exploitation mobile de Google). Quant à Samsung, il a développé son propre système d'exploitation pour mobile, «Bada», afin de réduire sa dépendance à Google. Il a présenté un nouveau smartphone, le «Wave 3», qui fonctionne avec ce système. Cette quête de nouveautés est indispensable pour permettre aux acteurs de maintenir, voire consolider leurs positions dans un secteur en perpétuel mouvement. Un nouvel acteur, donc concurrent potentiel, pourrait émerger prochainement, puisque Panasonic, qui est déjà présent dans la téléphonie mobile au Japon, pourrait se développer sur ce marché en Europe à l'avenir.