SES a conclu un nouveau contrat à long terme avec la chaîne britannique Channel 4 portant sur la fourniture de capacité supplémentaire sur son satellite Astra 1N récemment lancé. Channel 4 compte déjà trois répéteurs sous contrat depuis la position orbitale de SES sur 28,2˚ Est. La nouvelle capacité sur Astra 1N servira à transmettre le principal service en haute définition (HD) de Channel 4, ainsi que d'autres programmes HD au cours des prochaines années.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Le modèle économique des opérateurs satellites est proche de celui des concessions avec des contrats à long terme, souvent de dix ans, qui ne sont pas annulables ;
- SES évolue sur un marché qui présente de fortes barrières à l'entrée et où les ressources sont rares. Les positions orbitales attribuées par l'Union internationale des télécommunications ne peuvent pas être retirées à l'opérateur s'il les utilise ;
- Les opérateurs satellites disposent d'une forte capacité à imposer leurs prix aux clients ;
- La croissance de SES est tirée par le fort développement de la télévision numérique et la montée en puissance de la 3D. La diffusion d'une chaîne en 3D nécessite 20% à 80% de capacité satellitaire supplémentaire par rapport à la diffusion d'une chaîne HD, qui nécessite elle-même 2,5 fois plus de capacité qu'une chaîne numérique classique ;
- Le nombre de bouquets par satellite ne cesse d'augmenter. Même en période de crise les clients ne coupent pas cette dépense, au risque que leurs chaînes ne soient plus diffusées ;
- Les zones en forte croissance comme l'Amérique latine, l'Afrique et l'Europe de l'Est représentent près d'un tiers des revenus de SES ;
- Malgré son programme d'investissement important, SES garde une politique de distribution généreuse pour ses actionnaires.
Les points faibles de la valeur
- SES affronte la concurrence de nouveaux types de plateformes de distribution de contenus ;
- Sa clientèle n'est pas assez diversifiée ;
- Sur les trois exercices à venir, la croissance moyenne de SES devrait rester près de 2 fois inférieure à celle de son concurrent Eutelsat ; le risque opérationnel est par ailleurs plus élevé avec 3 fois plus de lancements de satellites prévus d'ici 2012 ;
- Le groupe est exposé à un risque de retour de capacités en Allemagne et aux Etats-Unis ;
- Le groupe pourrait connaître en Afrique plusieurs années d'évolution défavorable des prix, en raison d'une offre désormais trop forte, suite à la multiplication des satellites adressant ce continent ;
- Du fait des lourds investissements pour développer un programme de satellite, les opérateurs ont un endettement structurellement élevé ;
- SES a une grande sensibilité à la baisse de la monnaie américaine, car 40% de ses facturations sont réalisées en dollars ;
- La Golden Share du Grand-Duché de Luxembourg empêche un actionnaire de détenir plus de 20,1% des actions du groupe.
Comment suivre la valeur
- L'activité de SES consomme beaucoup de capitaux. Un programme de satellite peut nécessiter 200 millions de dollars. Trois à cinq ans s'écoulent entre la commande et la mise en service d'un engin. Mais une fois lancé, l'équipement est très rentable ;
- SES doit lancer de nouveaux appareils pour répondre à une demande croissante. Les lancements de satellite ne sont pas sans risques, mais chaque appareil est assuré ;
- Dans le cas de l'activité d'opérateur de satellites, il convient de suivre l'évolution des taux d'utilisation publiés par le groupe. Ces taux servent notamment d'indicateurs pour la politique d'investissement du groupe dans de nouvelles capacités ;
- Le groupe va concentrer ses efforts sur les pays émergents, Asie en tête. Cela devrait permettre à SES de retrouver, à moyen terme, un rythme de croissance proche de celui du marché mondial (environ +5% par an) ;
- Le mouvement de consolidation du secteur est également à surveiller. Le métier d'opérateur de satellite étant un métier de coûts fixes, toute fusion permet de dégager d'importantes économies, principalement dans le lancement de satellites.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Opérateurs télécoms
Les opérateurs mobiles virtuels (MVNO), tels que La Poste Mobile, NRJ Mobile ou Virgin Mobile, intéressent aujourd'hui les grands opérateurs de réseau. Les MVNO ne disposent pas de leur propre réseau et louent celui des opérateurs historiques, Orange, SFR ou Bouygues Telecom. SFR vient d'accueillir La Poste Mobile sur son réseau et est parvenu à attirer Virgin Mobile, qui était auparavant chez Orange. Les MVNO vont également intéresser Free, qui a dans sa licence une obligation d'accueil envers eux. Cette attention s'explique par le poids croissant des opérateurs virtuels en France. D'après l'Observatoire trimestriel de l'autorité de régulation des télécoms (Arcep), ils comptaient 6 millions de clients fin juin, soit une hausse de 14,2% par rapport au trimestre précédent. Même si leur part de marché demeure encore faible (à 9,4%), les 190 000 nouveaux clients engrangés par ces opérateurs au premier semestre ont permis à nouveau de compenser la diminution de ceux des opérateurs historiques. Au final, tous les opérateurs comptaient 65,9 millions de clients de téléphonie mobile selon l'Observatoire.