Eni (société nationale italienne des pétroles) bondit de 6,73% à 13,32 euros à Milan. Les investisseurs réagissent favorablement à l'entrée des rebelles libyens à Tripoli. La fin annoncée du régime de Mouammar Kadhafi devrait favoriser la reprise de la production de pétrole. Or Eni était le principal producteur étranger de pétrole en Libye en raison des liens privilégiés entre le pays et l'Italie, son ancien colonisateur. A Paris, Total progresse de son côté de 4,14% à 33,315 euros, la compagnie française étant également fortement implantée sur le sol libyen.
Selon les analystes, le besoin d'argent des rebelles devrait inciter ces derniers à ré-ouvrir rapidement les installations pétrolières. Environ 2,5% de la production de Total se fait actuellement dans le pays mais des nouveaux contrats pourraient être rapidement signés par le groupe, explique-t-on sur le marché.
Pour certains experts, Eni et Total pourraient en effet bénéficier de la chute de Kadhafi en raison du fort soutien dont on fait preuve Paris et Rome à l'égard des forces hostiles au dictateur.
D'ores et déjà, des employés d'Eni se sont réinstallés sur le sol libyen pour superviser le redémarrage des installations pétrolières dans l'est du pays, a affirmé le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini.
Sur le marché pétrolier en revanche, le baril de brent est en net repli, les investisseurs anticipant une augmentation prochaine de l'offre. La Libye, membre de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), exportait en temps normal 1,49 million de barils par jour, en majeure partie (85%) vers l'Europe, soit près de 2% de la production mondiale.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
En se basant sur une amélioration des perspectives économiques, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a revu à la hausse ses prévisions de demande mondiale de pétrole pour 2010 et 2011 de 80.000 et 50.000 barils par jour. Cette révision résulte de la prise en compte de nouvelles estimations concernant la croissance économique mondiale, notamment celles émanant du FMI et de l'ocde En conséquence, l'AIE considère que le monde devrait consommer cette année 86,6 millions de barils par jour (mbj), soit 1,8 million de plus qu'en 2009 (+2,2%). En 2011, la consommation de pétrole devrait s'établir à 87,9 mbj, ce qui constitue une hausse de 1,3 millions de barils (+1,5%) par rapport à 2010. L'hypothèse sous-jacente est que l'activité économique mondiale se développe de 4,5% cette année et de 4,3% l'an prochain. La croissance de la demande de pétrole devrait provenir quasiment uniquement des pays émergents. Ainsi en Chine, la consommation de pétrole a progressé de près de 10% sur un an à fin juin. Ce pays est récemment devenu le premier consommateur d'énergie au monde, détrônant ainsi les Etats-Unis.