La CFE-CGC de STMicroelectronics s'est interrogée jeudi sur "le bien fondé" de la nomination de l'ex-patron de France Télécom Didier Lombard à la présidence du conseil de surveillance du fabricant franco-italien de semi-conducteurs, la CGT y voyant une "décision scandaleuse".
L'annonce de la nomination de M. Lombard en tant que président du conseil de surveillance pour "une période de trois ans" a eu lieu mardi. Il était membre du conseil de surveillance du groupe franco-italien depuis 2004.
"Par l?histoire récente de M. Didier Lombard, sa nomination en tant que président du conseil de surveillance soulève beaucoup de questions", écrit le syndicat dans un communiqué.
"La CFE-CGC se demande si c?est une nomination pour une compétence recherchée ou une course au jeton de présence", ajoute le syndicat.
La CGT du groupe a également dénoncé dans un communiqué daté de mercredi, des "décisions scandaleuses prises à l'Assemblée générale des actionnaires", citant une augmentation des dividendes et "la promotion surprise de M. Lombard". La centrale dit s'élever contre cette décision "au vu de la gestion très contestée de M. Lombard des risques psychosociaux à France Télécom et des scandales qui ont marqué son départ précipité de cette entreprise".
M. Lombard, 69 ans, avait annoncé début mars qu'il renonçait à son poste de conseiller spécial, face à la polémique provoquée par son maintien dans l'entreprise, auprès des salariés, mais aussi du Medef et du gouvernement.
Il avait dû céder les rênes opérationnelles de France Télécom en mars 2010 à Stéphane Richard après avoir été fragilisé par une vague d'une trentaine de suicides de salariés entre janvier 2008 et fin 2009.
Pour la CFE-CGC/Unsa de France Télécom-Orange, "c'est une honte pour la France que le gouvernement (...) ait choisi Didier Lombard comme représentant d'un des fleurons de notre industrie, alors que celui-ci est responsable de la plus violente crise sociale et de la destruction de 30.000 emplois pendant son passage à France Télécom".
L'Etat français est actionnaire de STMicro, par le biais du Fonds social d'investissement (FSI). Le groupe emploie 53.000 personnes, dont environ 10.000 en France.