Carrefour (- 1,95% à 30,43 euros) affiche la plus forte baisse de l'indice CAC 40 après avoir dévoilé un chiffre d'affaires en ligne avec les attentes, mais faible, au premier trimestre. Cette publication a notamment été marquée par une perte de 0,5 point de part de marché en France après quatre trimestres consécutifs de gains. Jefferies a profité de cette publication pour dégrader sa recommandation d'Acheter à Conserver sur la valeur, selon une source de marché.
Le deuxième distributeur mondial a réalisé au premier trimestre un chiffre d'affaires de 24,698 milliards d'euros, en hausse de 3,9%. Il a augmenté de 0,6% en comparable, hors essence et ajusté des effets calendaires. Le consensus Reuters était de 24,67 milliards d'euros. En France, où Carrefour réalise près de 40% de ses ventes, son chiffre d'affaires était globalement stable (-0,2%) hors pétrole et ajustées du calendaire.
Le distributeur, qui a lancé cette année son projet de réinvention des hypermarchés, Carrefour Planet, a annoncé une progression en moyenne de 6,2% des ventes des 6 magasins pilotes depuis leur ouverture. La croissance s'élève même à 9,9% pour les quatre magasins les plus aboutis. 92 magasins Carrefour Planet doivent être déployés en 2011.
Commentant cette publication, Lars Olofsson, administrateur directeur général du distributeur, a déclaré que Carrefour était « en bonne voie » pour atteindre son objectif de croissance des ventes et du résultat opérationnel en 2011.
En parallèle, Carrefour a annoncé la vente à la banque privée Itau Unibanco d'une participation de 49% dans BSF Holding, la société contrôlant ses activités de services financiers et assurance au Brésil. Le distributeur recevra 315 millions d'euros pour cette participation. CM-CIC estime qu'il s'agit d'une belle opération financière.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Carrefour est le deuxième distributeur mondial, derrière l'américain Wal-Mart, et premier distributeur européen.
- La marque Carrefour bénéficie d'une forte notoriété.
- Lars Olofsson (précédemment chez Nestlé), à la tête de Carrefour depuis fin 2008, a imposé au groupe un virage stratégique majeur : recentrage sur la marque Carrefour et politique de prix plus bas et plus constants ; changement radical de management, avec notamment l'arrivée d'un ancien de chez Tesco à la tête de la division française.
- Les activités internationales (50% du chiffre d'affaires) sont plus dynamiques et plus profitables en moyenne que celles des pays matures. A quoi s'ajoute l'effet positif de la forte appréciation des devises par rapport à l'euro.
- La potentielle externalisation de valeur des 14 milliards d'euros d'actifs immobiliers au sein de Carrefour Property devrait soutenir le cours de Bourse.
Les points faibles de la valeur/=
- La confiance des investisseurs a été entamée par deux avertissements sur résultats en deux mois au second semestre 2010 et la contre-performance persistante des hypermarchés au Brésil.
- Le marché doute de la réalisation des objectifs de long terme présentés en septembre 2010.
- Les difficultés dans les hypermarchés, du fait du changement des habitudes de consommation en France avec un attrait plus grand pour les magasins de proximité, restent l'une des principales préoccupations des investisseurs. Le nouveau format d'hyper Carrefour Planet peine à convaincre.
- Les conditions de marché sont structurellement difficiles en France (forte présence des indépendants/franchisés), en Belgique (présence marquée des discounters) et en Italie (prédominance du commerce traditionnel), qui sont 3 des principaux marchés du groupe.
- Certains se demandent également si la stratégie de pratiquer des prix plus bas ne va pas peser sur sa solidité financière.
- Le poids des pays émergents dans le chiffre d'affaires est beaucoup plus faible que Casino.
- Le titre manque de catalyseurs à court terme .
=/Comment suivre la valeur/=
- La consommation de produits alimentaires est traditionnellement peu cyclique mais les habitudes de consommation ont fortement évolué ces dernières années.
- Toutes les crises alimentaires auxquelles le public est de plus en plus sensible sont susceptibles de peser sur les ventes (vache folle, grippe aviaire, maîs transgénique).
- Le redressement de la rentabilité, objectif n