Le titre Nestlé progresse de 0,94% à 53,75 francs suisses aujourd'hui après la publication d'une croissance organique supérieure aux attentes au premier trimestre. Sur les trois premiers mois de l'année 2011, le groupe agro-alimentaire a dégagé des ventes de 20,26 milliards de francs suisses, en baisse de 9,3%. La croissance organique a toutefois atteint 6,4% contre 6,1% un an plus tôt. Les analystes attendaient une hausse de 5,7% seulement selon les données collectées par Reuters.
La croissance interne réelle est ressortie à 4,9% contre 4,5% au premier trimestre 2010 là où le consensus donnait un chiffre de 3,4%. Mais le groupe a été pénalisé par le franc fort : les effets de change ont causé un impact de 9,8% là où ils ne s'étaient élevés qu'à 2,6% un an plus tôt.
Les ventes ont également été impactées par les effets de périmètre avec la cession d'Alcon, qui a causé une baisse de 5,9% du chiffre d'affaires. Les rachats opérés par le groupe n'ont pas été suffisants pour contrebalancer l'effet de cette opération sur l'activité.
Oddo a renouvelé sa recommandation Neutre et son objectif de cours de 57 francs suisses sur la valeur. « Le titre a été récemment pénalisé par la perspective d'un momentum de résultats qui est limité par le risque d'effet de changes », écrit le broker.
« Ce risque bien identifié se matérialise », ajoute-t-il. Oddo observe toutefois que la croissance organique de 6,4% est non seulement supérieure aux attentes, mais fait aussi ressortir des volumes/mix de bonne qualité.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Agroalimentaire
L'envolée du prix des matières premières est le principal défi à relever par les industriels en 2011. Nestlé estime que cette tendance entraînera des coûts supplémentaires à hauteur de 2,5 à 3 MdCHF en 2011. Plusieurs leviers d'action existent. Danone a ainsi annoncé, pour la France, une hausse du prix de ses yaourts comprise entre 2 et 2,5%. Nestlé va, lui, revoir les formulations de certains produits afin de réduire la proportion des matières premières dont le coût s'accroît. Les réductions de coûts représentent un autre levier d'action. Le groupe suisse a déjà réalisé l'an passé des gains d'efficacité opérationnelle de plus de 1,5 MdCHF. Mais les plus petites structures, qui disposent d'une marge de manoeuvre plus limitée, sont moins bien loties. Bonduelle anticipe un recul de son résultat opérationnel pour l'exercice 2010-2011, clos fin juin, même si celui-ci s'annonce moins important qu'initialement anticipé. Le renchérissement des cours des principales céréales va peser sur sa rentabilité.