Eiffage bondit de 6,74% à 37,385 euros, soutenu par son triomphe breton. Le groupe de construction a décroché le contrat de partenariat public-privé (PPP) de la ligne à grande vitesse Renne-Le Mans. Il était en concurrence avec Bouygues (-1,89% à 34,01 euros) et Vinci (+0,29% à 41,835 euros). Ce projet, estimé à 3,4 milliards d'euros, prolonge la ligne existante entre Paris et Le Mans, pour mettre Rennes à moins d'une heure trente de Paris. Eiffage prend sa revanche sur Vinci qui avait remporté le premier PPP du ferroviaire, Sud Europe Atlantique (SEA), reliant Tours à Bordeaux.
En désignant le groupe de Jean-François Roverato « attributaire pressenti », Réseau Ferré de France (RFF), a fait le choix du « mieux disant ». « Sur le coût - le critère le plus important-, l'offre d'Eiffage a abouti », a déclaré hier soir le PDG de RFF, Hubert du Mesnil. Le coût entrait pour 40% dans la décision, indique ce matin "Les Echos".
Par ailleurs, Eiffage fera l'avance de la part due par l'Etat, qui lui sera remboursée par les loyers futurs. Ce point est important. En effet, l'Etat apporte 30% des financements, soit environ 1,1 milliard d'euros. Le solde étant réparti entre les collectivités locales (30%) et RFF (40%).
Dans ce cadre, les différents acteurs doivent désormais mettre au point les financements pour qu'Eiffage puisse signer le contrat définitif.
Ce contrat est moins risqué que celui signé l'an dernier par Vinci dans la mesure où il s'agit d'un contrat de partenariat et non de concession. RFF prendra à son compte le risque commercial en percevant les recettes des péages et versera des loyers à Eiffage pour qu'il assure la maintenance de la ligne.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - BTP
Les dernières données du secteur ont incité la FFB à améliorer ses prévisions. Les pertes d'emploi ne devraient pas dépasser 20.000 postes cette année, contre 44.000 en 2009 et 30.000 initialement prévus. Si la baisse de chiffre d'affaires (hors inflation) sur 2010 devrait se limiter à 3%, la FFB souligne que le marché français reste fragile. Le secteur pourrait se consolider en Europe. L'espagnol ACS a lancé une offre inamicale sur le leader allemand du BTP, Hochtief, dont il détient déjà 30% du capital. L'objectif de cette OPA est de permettre à ACS de renforcer sa stature internationale et de se positionner sur des marchés parfois plus porteurs que l'Europe occidentale. Les deux groupes se complètent sur le plan géographique. ACS est bien placé dans le sud de l'Europe, en Amérique centrale et du Sud ainsi qu'en Afrique du Nord. Hochtief se développe, lui, en Europe centrale, en Asie et Océanie ainsi qu'en Amérique du Nord. Cette opération ferait émerger un nouveau leader européen du BTP, devant Vinci et Bouygues, avec 33 milliards d'euros de chiffre d'affaires.