Le titre Rodriguez connaît aujourd'hui une flambée spectaculaire, avec un bond du titre de 41,07% à 3,95 euros. Le marché salue la publication du chiffre d'affaires qui indique un rebond de l'activité du fabricant de yachts au titre de son exercice décalé, clos fin juin. Les investisseurs sont également séduits par les perspectives favorables dévoilées à cette occasion par la direction. Rodriguez a ainsi publié un chiffre d'affaires trimestriel de 24,8 millions d'euros, en hausse de 17,7%.
Le chiffre d'affaires Bateaux a atteint 15,7 millions d'euros, en hausse de 20,8% tandis que le chiffre d'affaires Services s'est élevé à 9,1 millions d'euros, en progression de 12,7%.
« Ces résultats, qui reflètent un rebond d'activité aussi bien sur les ventes de Bateaux que sur les Services, constituent un signal encourageant quant à la stabilisation, voire la légère reprise, du marché du yachting de luxe », a expliqué le groupe.
Ce dernier précise que sur la période, les prix des transactions demeurent toutefois inférieurs aux prix pratiqués les années précédentes. « Grâce au stock de bateaux neufs et d'occasion disponible et entièrement financé, la hausse des ventes enregistrées au 3ème trimestre permet cependant à Rodriguez Group de poursuivre son objectif de génération de cash », a-t-il souligné.
Parallèlement, le groupe a poursuivi son effort pour abaisser encore son point mort et commence à ressentir les effets bénéfiques de la réduction de son stock de Bateaux sur les coûts annexes (places de port, frais entretien...).
Rodriguez Group a fini son communiqué en précisant qu'il poursuivait son objectif de maîtrise de charges et entendait accentuer ses efforts commerciaux afin de mettre à profit les premiers signes d'amélioration du marché.
En juin dernier, Alexandre Rodriguez a été mis en examen pour « blanchiment de fonds en bande organisé et association de malfaiteurs ». Le dirigeant avait été incarcéré, puis libéré contre une caution de 1,5 million d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Rodriguez Group commercialise des yachts de luxe. Le groupe est également le numéro un mondial de la location et de l'intermédiation dans la vente de yachts. Par activité, les ventes de bateaux neufs représentent 69 % du chiffre d'affaires, et celles de bateaux d'occasion 22 %. Enfin, les services (location et intermédiation) représentent 9% de l'activité.
Les points forts de la valeur
- Evoluant sur la niche des yachts de luxe, le groupe s'adresse à une clientèle très haut de gamme quasi-insensible aux retournements conjoncturels. A ce titre, Rodriguez présente donc un caractère défensif.
- Avec un carnet de commandes étoffé, Rodriguez offre une bonne visibilité sur son activité.
- L'activité de services du groupe est très rentable.
- Rodriguez bénéficie d'un statut de valeur de luxe alliant croissance et rentabilité.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a eu du mal à faire accepter au marché qu'il ne pourrait soutenir son rythme de développement des années 2000 (+30 % du chiffre d'affaires par an en moyenne).
- Le groupe est handicapé par ses erreurs de communication et son absence de prévisions chiffrées.
- La famille fondatrice garde le contrôle de la majorité des droits de vote, rendant le titre non opéable.
- Le groupe est exposé à la faiblesse du dollar.
- Rodriguez ne s'est pas (encore) développé en Asie.
Comment suivre la valeur
- Compte tenu de son positionnement sur le très haut de gamme, la valeur est qualifiée d'acyclique par les analystes financiers. Attention toutefois, elle est souvent assimilée - à tort - par le marché, à une valeur du tourisme, et a tendance, à ce titre, à se comporter en Bourse comme une valeur de ce secteur.
- Traditionnellement le premier semestre pèse peu dans la constitution du chiffre d'affaires annuel.
- La vente de bateaux neufs affiche des croissances plus régulières que celle de bateaux d'occasion.
- Le nombre de grandes fortunes (patrimoine supérieur à 30 millions de Dollars d'actifs financiers) estimé à plus de 70.000 personnes reste élevé par rapport au nombre de bateaux produits dans le monde.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Hotellerie et loisirs
Pour le moment, l'activité du tourisme mondial est portée par les marchés émergents, comme le Brésil, l'Inde, la Chine, la Corée ou la Malaisie. L'OMT estime que la crise économique en Europe menace la reprise du secteur, déjà très fragile. Le secteur a subi un recul de son activité de 4% l'an passé. La situation économique en Europe est d'autant plus importante que ce continent constitue le premier marché touristique mondial. L'OMT s'inquiète notamment du chômage élevé et de déficits ainsi que d'un endettement élevé en Europe. Cette organisation se veut donc « prudemment optimiste » pour l'avenir. L'OMT continue à tabler sur une croissance de 3% à 4% du tourisme en 2010 et sur un flux de 1,6 milliard de touristes internationaux dans le monde en 2020. Le secteur touristique européen a déjà subi des pertes de 1,72 milliard d'euros provoquées par l'éruption du volcan Eyjafj&*#8221;ll en Islande. Uniquement en France, la paralysie du transport aérien a coûté environ 500 millions d'euros à l'industrie touristique, selon le cabinet Protourisme.