TF1 (+ 3,97% à 13,50 euros) affiche l'une des plus fortes hausses parmi les valeurs éligibles au srd après avoir reçu le dernier feu vert nécessaire au rachat de TMC et NT1, celui du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). TF1 va ainsi devenir un poids lourd de la télévision numérique terrestre. Le CSA a ajouté de nouvelles contraintes à celles déjà imposées par l'Autorité de la concurrence. Oddo estime pourtant qu'il s'agit d'une bonne nouvelle pour TF1 car ces chaînes devraient apporter un chiffre d'affaires de 50 millions d'euros en 2010.
TF1 espérait consolider les deux chaînes à partir d'avril.
Parmi les plus importantes conditions acceptées par TF1 figure l'obligation de diffuser des programmes inédits à raison de 365 heures par an pour TMC et 456 heures pour NT1. Les heures de grande écoute de NT1 vont par ailleurs revenir dans la norme des chaînes généralistes, c'est-à-dire entre 18 heures et 23 heures. Elle devra donc diffuser 60% d'oeuvres européennes, dont 40% d'oeuvres d'expression originale française sur ce créneau horaire. NT1 s'est également engagé à diffuser une émission hebdomadaire consacrée à la culture à une heure convenable et les deux chaînes à diffuser des spectacles vivants, 6 par an pour NT1 et 12 pour TMC.
Mais les adversaires du groupe ne comptent pas rester les bras croisés. M6 est ainsi prêt à saisir le Conseil d'Etat pour faire annuler cette décision. « Le critère de diversité des opérateurs est déterminant dans la procédure d'attribution des fréquences sur la TNT. En prenant cette décision, le CSA se déjuge et se contredit », estime un poids lourds du paysage audiovisuel français cité par « Les Echos ».
Hier, l'action TF1 a déjà gagné 5% en raison de la publication par le magazine Challenge d'informations selon lesquelles le groupe aurait obtenu l'exclusivité des publicités télévisées de Danone et Reckitt Nenckiser. TF1 a démenti aujourd'hui ces informations à Reuters.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- TF1 bénéficie de son statut de première chaîne française.
- La priorité est de réduire les coûts à tous les niveaux, et notamment sur la grille de programmes.
- Les activités de diversification (LCI, Eurosport, Internet, production de films...) sont amenées à se développer pour offrir un relais de croissance à la chaîne.
- L'une des priorités de TF1 est d'accroître sa présence dans la télévision numérique terrestre (TNT). La filiale de Bouygues est en pourparlers pour racheter les chaînes NT1 et TMC.
Les points faibles de la valeur
- Les changements structurels de comportement des téléspectateurs (boom d'Internet, développement de la TNT et des chaînes thématiques...) ont fait reculer les parts d'audience.
- Les analystes déplorent le retard du groupe sur Internet, une stratégie timide dans ses diversifications et un manque d'audace dans les choix des programmations.
- La nouvelle direction peine à convaincre. La Bourse souhaite une direction calquée sur le tandem formé par Patrick Le Lay et Etienne Mougeotte, qui avait fait les beaux jours de la Une dans les années 1990.
- La rentabilité du groupe est très dépendante de la chaîne TF1 et de ses recettes publicitaires.
- Sa présence à l'international reste faible.
Comment suivre la valeur
- Comme pour tous ses concurrents, la principale ressource de TF1 provient des recettes publicitaires (près de 60% du chiffre d'affaires). Celles-ci sont liées à la conjoncture économique et plus particulièrement à la consommation des ménages. La période des fêtes de fin d'année est très importante sur le plan publicitaire.
- Les baromètres de mesure d'audience sont des indicateurs à suivre. Il faut également surveiller l'évolution du coût de la grille de programmes.
- La qualification de la France pour la Coupe du monde de football en 2010 donne de meilleures chances pour amortir l'investissement de 120 millions d'euros dans la compétition.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Afin de contrer les acteurs de l'Internet, accusés de concurrencer la presse en proposant son contenu en ligne gratuitement, cinq géants de la presse américaine (Condé Nast, Hearst, Meredith, News Corporation et Time Inc.) se sont alliés en créant une société commune. Leur objectif est d'imposer un nouveau standard de lecture en ligne. A travers ce kiosque en ligne commun, le lecteur pourra acheter un article, un exemplaire ou s'abonner à un magazine. Avec un total de 144 millions de lecteurs, les cinq groupes de presse espèrent récupérer les recettes publicitaires qui leur échappaient jusqu'à présent. L'autre opportunité est de pouvoir bénéficier de l'essor du marché des livres numériques. En France, les éditeurs réunis au sein du Syndicat de la presse quotidienne vont prochainement rencontrer les dirigeants de Google pour essayer de faire évoluer la situation. L'AFP (Agence France-Presse) prône un nouveau modèle : Google lui verse désormais une somme forfaitaire sur trois ans pour la reprise de ses dépêches sur son agrégateur de recherches.