
A 38 ans, Elon Musk dirige trois entreprises peu banales, spécialisées respectivement dans les voitures roadsters électriques, les fusées, et l’énergie solaire : Tesla, SpaceX et SolarCity. Cet Américain d’origine sud-africaine est souvent décrit comme légèrement illuminé et possédant un ego assez gros pour vendre ses projets, selon un article publié dans le magazine Challenges en novembre 2009. Ce père de cinq garçons de moins de 6 ans, des jumeaux et des triplés, a déjà fait fortune deux fois grâce à la vente de ses firmes.
La Nasa a sélectionné son entreprise Space X pour approvisionner la station spatiale internationale ISS en décembre 2008, un contrat de 1,6 milliard de dollars. En parallèle, sa start up Tesla va recevoir un prêt à taux réduit de 465 millions de dollars, pour développer la deuxième génération de ces voitures propres. Les circonstances sourient à celui se veut emblématique de l’économie verte.
Un autodidacte passionné
Elon Musk passe son enfance à Pretoria, en Afrique du Sud. A l’âge de 12 ans, il développe son premier programme, un jeu vidéo intitulé Blaster. Il se passionne également pour la lecture. Dès l’adolescence, il parle de voitures électriques et de conquête spatiale. A 17 ans, il refuse de faire son service militaire sous l’apartheid, et part seul au Canada, où il est hébergé par des cousins de sa mère. Il étudie à l’université Queens’ University à Kingston, dans l’Ontario. Il obtient ensuite une bourse pour l’université Wharton, en Pennsylvanie, dont il sort diplômé de physique et de business. Il est admis à Stanford en 1995, où il ne reste que deux jours.
Avec son frère Kimbal et 2000 dollars en poche, il met en œuvre dans son appartement une plate-forme de logiciels, Zip2, destinée aux groupes de presse voulant s’installer sur Internet. Il revend cette start up en 1999 à Compaq et touche 22 millions de dollars. Il fonde alors une société de paiement en ligne, X.com, qui deviendra Paypal. Il l’introduit en Bourse et la revend à eBay trois ans plus tard, pour 1,5 milliard de dollars. Elon Musk aurait touché 160 millions via cette opération, ce qui lui permet de se lancer dans sa passion : la conquête de l’espace.
Une voiture électrique aux capacités d’une Ferrari
Il dépense 100 millions de dollars pour fonder Space exploration Technologies, une start up créée dans le but d’envoyer des engins dans l’espace, et à terme sur Mars. Il est persuadé qu’il sera possible d’envoyer un homme sur Mars en 2030, ce qu’il affirme au magazine Challenges. Il n’en oublie pas pour autant les voitures écologiques, son autre passion. En 2004, il rencontre Martin Eberhard, un ingénieur électronicien qui veut fabriquer un véhicule électrique ayant les capacités d’une Ferrari. Martin Eberhard a créé pour cela un an plus tôt la société Tesla, qu’Elon Musk lui propose de financer, sans la diriger.
Tesla lance une voiture roadster de deux places au printemps 2008. Ce bijou technologique va de 0 à 100 kilomètres en 3,7 secondes, et dispose de 350 kilomètres d’autonomie. Il coûte 100 000 dollars. Les premiers clients sont des people écolos, tels Matt Damon, Leonardo di Caprio et Arnold Schwarzenegger. En Californie, la moitié des propriétaires de ce roadster achètent des panneaux solaires SolarCity, autre entreprise d’Elon Musk.
Tesla compte livrer environ 800 roadsters en 2010. La firme va par la suite lancer une berline familiale en 2012, la Model S, vendue autour de 50 000 dollars. Enfin, un troisième modèle devrait sortir en 2015, au prix de 30 000 dollars. Le principe est donc de commencer par un modèle premium, puis de descendre en gamme. Tesla est passé près de la faillite en octobre 2008. Pour relancer l’activité, le constructeur a licencié 20% de ses effectifs et a fermé son bureau du Michigan. En 2007, Elon Musk a licencié sans ménagement Martin Eberhard, le créateur de la société, et renfloué la société de 80 millions de dollars. En 2008, il licencie le successeur d’Eberhard, et devient PDG de Tesla. Aujourd’hui, certains comparent Elon Musk à Richard Branson, autre pionnier des vols dans l’espace avec Virgin Galactic. Rien ne semble résister au PDG d’origine sud-africaine, qui reste convaincu de ne jamais connaître l’échec.